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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 4
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Gout, Paul: Notes historiques et descriptives sur le casque depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0357

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

340

comme un mur que rien ne peut renverser; voici son armure : un
homme de choix et doué d’un corps extrêmement robuste s’enferme
dans un casque d’un fer compacte, et qui, en se repliant sur lui-même,
représente aussi sensiblement une tête humaine que le fait un masque.
Ainsi couvert de la tête au cou, à l’exception des trous des visières, il
arme sa main droite d’une perche ferrée plus longue qu’une pique. »

Les Partîtes et les Perses du Bas-Empire se servirent de ces cavaliers
armés de toutes pièces et leur donnèrent le nom de clibanaires. La des-
cription de leur casque nous est précieuse en ce qu’elle montre que ces
populations possédaient l’habillement de tête appelé par les Grecs rapi-
y.ecp/x'Xcaov, et, au moyen âge, helme ou lieaame.

Les auteurs anciens, en parlant de leurs héros, nous font connaître
l’armure du peuple grec.

Homère1, après avoir décrit l’armure d’Agamemnon, ajoute :

« 11 met sur sa tête un casque orné de quatre phalères et d’une cri-
nière, et surmonté d’un panache flottant. »

Dans maint endroit, il parle de l’éclat brillant des casques, ce qui
laisse à supposer que la plupart étaient en métal et que les Grecs de
ces temps reculés ne faisaient point usage du casque en cuir. Pausanias2
affirme, d’ailleurs, que toutes les armes des temps héroïques étaient
d’airain. Aristophane3 dit de Lamachus, général des Athéniens :

« C’est un homme terrible et infatigable, dont le bouclier secoue une
tête de Méduse, et dont le casque est ombragé de trois panaches flot-
tants. »

Plus loin, le poète met dans la bouche de son héros les paroles sui-
vantes :

« Apporte-moi les deux plumes qui ornent mon casque... la plume
de passereau est belle sans doute et bien blanche... donne-moi l’étui
qui renferme mes trois panaches.... »

Voici un passage de Plutarque4 5 où il décrit l’armure d’Alexandre :

« Il se couvrit de son casque, car il avait déjà revêtu dans sa tente
le reste de son armure. C’était un vêtement silicien ceint d’un zoster8 et
sur lequel il avait mis une cuirasse, doublée de lin, qui lui venait de la
prise d’issus. Le casque était de fer, mais brillant comme de l’argent

1. Iliade, liv. xi, vers 45 et suiv.

2. Laconie, liv. m, cliap. 12.

3. Akharn.

4. Vie d’Alexandre.

5. C’était une ceinture qui, d’après Suidas, se mettait par-dessus la cuirasse.
 
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