Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Clément de Ris, Louis: Les dessins d'ornement au Musée des arts décoratifs, 1
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0444

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

426

plus beaux dessins d’art industriel qu’il possédait en cartons. Le cata-
logue est entre les mains de tout le monde. C’est parfaitement vrai ; mais
je ne saisis pas, je l’avoue, la portée de l’observation. L’idée n’est pas
neuve! Qui dit le contraire? Est-elle bonne? Si oui, tout est là. De ce que le
Louvre a eu raison de soumettre aux yeux du public et à l’étude des ar-
tistes une quantité de dessins invisibles jusque-là, s’ensuit-il que MM. Gust.
Dreyfus et Ch. Epbrussi aient eu tort d’en faire autant pour des œuvres
semblables appartenant à des particuliers et que le public peut voir beau-
coup plus difficilement? Il ne s’agit pas ici de priorité, mais de service
rendu; et celui rendu par MM. de Chennevières, Ephrussi et Dreyfus est
considérable. Je ne regrette qu’une chose : c’est que l’Exposition organisée
par leurs soins ne puisse devenir permanente, comme celle des dessins
du Louvre. L’art, le goût, l’industrie de notre pays y gagneraient. Conti-
nuons.

Il faut rendre justice à tout le monde, et, après avoir fait figurer en
première ligne l’inépuisable bonne volonté et l’infatigable activité des or-
ganisateurs de cette Exposition, MM. Ch. Ephrussi et Gust. Dreyfus, du
plus jeune et du plus infatigable d’eux trois, M. de Chennevières, il faut
signaler le second élément de succès, égal au moins au premier en fait
de résultats; je veux dire l’obligeance à toute épreuve des possesseurs de
dessins : Mgr le duc d’Aumale, qu’on cite toujours le premier, quand il
s’agit d’une bonne œuvre qui est en même temps une œuvre de bon
goût; MM. Destailleur, Carré, Bérard, le comte de la Béraudière,
Alexandre Dumas, Lesoufacher, le marquis de Chennevières, Barbet de
Jouy, le baron Pichon, Odiot, Spitzer, le marquis de Valori, Gatteaux,
Lenoir, Beurdeley, Dumesnil, deGoncourt, Eudoxe Marcille, Guichard, Na-
talis Rondot, le marquis de Varennes, W. Thibaudeau; et les Archives de
l’Opéra, et les anonymes, et les gens timides qu'effraye le soleil de la publi-
cité. Tous ces collectionneurs, sans hésitation et avec une bonne grâce
parfaite, sans réfléchir qu’ils allaient être privés pendant six mois de ces
trésors, de ces amis, de ces maîtresses, dont la vue de quelques moments
fait envoler comme un songe le souvenir de semaines, de mois de
fatigues et de contrariétés, tous ont ouvert leurs carions avec profu-
sion, quand ils ont su qu’il s’agissait de revendiquer et de défendre la
grande, l’unique, l’intacte prérogative de la France : la suprématie de
son goût. On leur demandait sept cents dessins; ils en ont apporté
quinze cents, ils en eussent apporté trois mille, si la place n’eût pas
manqué. J’ignore où la France trouve ce qu’elle produit et ce qu’elle
possède; mais, quand on voit les richesses qui sortent de ses entrailles,
alors qu’elles sont interrogées par des mains de bonne volonté, on ne
 
Annotationen