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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Clément de Ris, Louis: Les dessins d'ornement au Musée des arts décoratifs, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0447

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EXPOSITION DE DESSINS D’ORNEMENT.

429

Mais que le goût qui vivifie ces belles choses vienne à disparaître, que le
génie qui les anime d’une vie immortelle s’envole, qu’il ne demeure que
les procédés et la dextérité de la main , ce défaut reprend possession de
son domaine avec une rapidité surpre-
nante seulement pour quiconque n’a pas
étudié les lois qui régissent la propa-
gation des mauvaises herbes. Ce mouve-
ment de décadence se prononce en Italie
vers 1540 ; il s’accentue en 1570 et depuis
ne s’arrête plus.

On ne le remarque pas encore dans les
deux feuilles de miniatures prêtées par
M. Spitzer (n°s 619 et 620). Elles provien-
nent d’un manuscrit qui semble avoir ap-
partenu à Clément VII (Jules de Médi-
cis), qui occupa le Saint-Siège de 1523
à 1534. Il est douteux que ces deux
beaux spécimens de l’illustration des ma-
nuscrits se présentent à nous sous leur
aspect primitif. On y remarque des rac-
cords qui confirment cette impression. Je
crois toutefois que les éléments qui sont
entrés dans la composition de ces feuilles
sont contemporains les uns des autres. En
tous cas, ils suffisent à donner à qui ne les
a pas vus à Florence, à Rome, à Paris, à
Londres, à Bruxelles, à Vienne, une idée
de la richesse et de la fertilité d’invention
avec lesquelles les illuminateurs italiens
savaient encore, vers 1525, enrouler les
rinceaux de leurs encadrements , et de la
grâce, de la naïveté qu’apportaient les mi-
niaturistes proprement dits à l’exécution
des miniatures contenues dans ces enca- (Album de m.

drements. Cette contemporanéité, on ne la retrouve plus dans un autre
dessin également prêté par M. Spitzer et enregistré sous le n° 699. Une
main habile nous paraît avoir jadis réuni sur une même feuille des élé-
ments de nationalités différentes. L’encadrement contient des médaillons
représentant les quatre docteurs de l’Église, que je crois de l’école d’At-
tavante, le célèbre miniaturiste de Mathias Corvin (mort après 1503).
 
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