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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Clément de Ris, Louis: Les dessins d'ornement au Musée des arts décoratifs, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0455

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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obtenus par le bon goût français sur la tapageuse somptuosité romaine.
Notre Exposition contient quatre de ces aquarelles sans en compter une
cinquième due à la main même de Pannini (collect. Carré, n° 582). Ces
aquarelles, qui intéressent la France au suprême degré, représentent :
1° la place Navone (n° 578), même sujet que le tableau du Louvre
n° 284. Elle appartient à M. W. Thibaudeau. Une répétition existe au
Musée de Dublin ; 2° et 3° décoration en salle de concert de la cour du
palais de l’ambassade à Rome. Même sujet que le tableau du Louvre
n° 285. Deux cadres représentent le même sujet : l’un (n° 579) appar-
tient à M. de Chennevières, l’autre (n° 580) fait partie de la collection
de M. Jean Dolent; h° enfin un quatrième représente également la
décoration de la même cour, mais vue d’un troisième côté. Elle provient
des inépuisables cartons de M. de Chennevières. Les foules que Guardi
amasse sur les places de Venise, celles que Vernet promène sur les ports
de la Méditerranée ou que Cochin fait babiller dans les galeries de Ver-
sailles, peuvent donner une idée du fourmillement spirituel et élégant,
de l’infinie variété des attitudes des personnages réunis' par Nicoletti
dans ses aquarelles.

Les spécimens de l’art allemand sont plus nombreux à l’Exposition
que ceux de l’art flamand ou hollandais, et cette différence n’est point
un fait isolé et spécial à un accident particulier. On le constate égale-
ment dans l’ensemble général de l’art. Le génie des Flandres et de la
Hollande ne paraît pas très sensible aux délicatesses de l’art ornemental.
Les orfèvres de Bruges et de Gand, les dinandiers de la Meuse, les tapis-
siers d’Arras et de Bruxelles , les constructeurs d’Amsterdam ou de
Haarlem nous ont laissé si peu de traces de leur besoin d’appliquer l’art
à des objets usuels, que l’on peut croire que c’était surtout le sens indus-
triel qui dominait chez eux. 11 existe des affinités de race entre le génie
anglo-saxon et le génie néerlando-flamand. L’une cl’elles consiste préci-
sément dans une certaine difficulté à admettre qu’une œuvre industrielle
puisse gagner de la valeur en devenant une œuvre d’art. 11 a fallu de
longues années et de nombreux courants étrangers à l’Angleterre, à la
Hollande et à la Belgique pour modifier ce tempérament primitif.

Quant à l’art allemand, est-il nécessaire de dire que son génie est
l’opposé du génie italien? Si le second penche vers le pompeux et l’appa-
rat, le premier tombe dans l’excès contraire ; ses contours et ses profils
sont minces et secs, ses reliefs ont je ne sais quoi de ténu et d’acerbe
qui affecte désagréablement la vue. Le détail est hérissé, éparpillé; l’en-
semble manque d’enveloppe. Les orfèvreries et les armes, les meubles
et les étoffes, les ustensiles et les joyaux dispersés dans la Schatzkammer
 
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