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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Clément de Ris, Louis: Les dessins d'ornement au Musée des arts décoratifs, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0457

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GAZETTE UES BEAUX-ARTS.

entre 1530 et 1550, d'une imagination féconde et gracieuse, d’une
habileté consommée. Mais de qui? Les expositions comme celle-ci ont
précisément pour résultat de diminuer le nombre de ces points d’interro-
gation.

Nos ornemanistes français avaient plus de goût que le Nurembergeois
Virgilius Solis, mais leur imagination n’était pas plus féconde ni leur
main plus abondante. Bartsch enregistre cinq cent soixante pièces de
lui. M. Passavant en a ajouté deux cents autres. Et, comme il avait
associé ses deux fils à ses travaux, comme on a également gravé beau-
coup d’après les dessins des deux fils, si l’on joint les pièces des fils à
celles -du père, on aura dans les dernières années du xvr siècle et dans
les premières années du xvue un total de mille à douze cents modèles,
où les orfèvres, les armuriers, les bijoutiers, les écriniers, les tapissiers,
les ébénistes, les selliers, les liucliiers, les gainiers, les arquebusiers,
les serruriers, les faïencier^, les relieurs ont largement puisé, et où ils
ont trouvé à bon compte des airs d’inventeurs. Ces modèles, tirés sur
des feuilles volantes réunies en cahiers, paraissaient presque simultané-
ment à Paris et à Nuremberg. Or, si l’on ajoute à cette première cause
de confusion celle résultant des officines de contrefaçon aussi actives
en 1550 que de nos jours, si l’on se dit que l’échange était aussi fréquent
et aussi rapide entre l’Allemagne et l’Italie, entre l’Italie et la France,
entre la France et les Flandres, on se fera une idée de la difficulté que
présente la solution de la question de savoir où. étaient, entre ces diverses
nations, le courant supérieur et la suprématie. Est-ce par exemple Vir-
gilius Solis ou Étienne Delaulne qui a inspiré l’élégant plateau d’ai-
guière prêté par M. Bérard (n° 673)? Bien habile qui pourrait répondre.
D’autant que je crois me rappeler que des gravures représentant des
scènes identiques se trouvent à la fois dans l’œuvre de Virgilius Solis
et dans celui d’Étienne Delaulne.

La dynastie des de Bry a été plus féconde encore, si c’est possible,
que celle des Solis. Le père, Théodore, exerçait à la fois, à Francfort,
l’industrie de dessinateur, de graveur, d’imprimeur et de libraire, rap-
pelant ces admirables orfèvres ilorentins qui, cent ans avant lui, fai-
saient indifféremment un nielle, une médaille, une statue, un tableau ou
une forteresse. Ses deux fils, Jean-Théodore et Jean-Israël, aidèrent leur
père dans ses innombrables travaux et le surpassèrent peut-être comme
manieurs de burin ; au moins la frise des Noces de Rébeccu, d’après
Baldassare Peruzzi, attribuée à Jean-Théodore, est-elle supérieure
à tout ce qui passe pour être sorti de la main de Théodore. L’œuvre
des trois de Bry compte plus de 1,500 pièces; un joli chiffre, comme
 
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