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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Merson, Luc-Olivier: Correspondance: centenaire de l'inauguration du Grand théatre de Bordeaux le 7 avril 1880
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0504

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CORRESPONDANCE.

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l’ouvrage de Louis); la Façade postérieure, datée de 4774 (pl. XIV) ; la Coupe, au
pied du grand escalier, dessin daté du 18 mai 1773, portant la signature du maré-
chal de Richelieu et celles du lieutenant du maire, des jurats, du procureur-syndic
et du secrétaire de la ville (pl. XVI); la Coupe longitudinale (pl. XV). Je pour-
rais citer toutes les autres, sans doute; mais j’en signalerai seulement deux encore :
Vue perspective de l’intérieur de la salle, qui fait voir l’amphithéâtre (pl. XXI,
gravée par Poulleau), et Vue perspective de l’intérieur de la salle, qui fait voir la
partie du théâtre (pl. XX, gravée par P.-G. Berthault). Les charmants et beaux
ouvrages ! quelle fermeté et que d’aisance à la fois! quelle sûreté dans la touche! et
aussi quel esprit fin, délicat, varié, élégant ! Il y à l'a quantité de figurines bien agis-
sants, bien mouvantes, d’une distinction si accomplie, qu’on les dirait, je n’exagère
pas, de Cochin ou de Moreau. Ces jolies figures sont-elles de Louis? Je n’oserais le
prétendre; les termes de comparaison me font défaut, et je n’ai pas le temps ni les
moyens, ici, d’en essayer la recherche; toutefois elles s’accordent à merveille, c’est le
point important, avec l’architecture comprise dans ses grandes lignes et ses milliers de
détails, avec une liberté, une grâce, j’allais dire une bonhomie, dont nos architectes
actuels, esclaves du tire-ligne, du compas et de l’équerre, ont, hélas! trop négligé les
secrets. En un mot, ce sont morceaux exquis, parfaits, sans reproche.

Les dessins qui se rapportent au séjour de Louis à Rome, dessins à la sanguine, ne
sont point des meilleurs. Un d’eux représente une partie de la colonnade de la place
Saint-Pierre. L’artiste subissait alors l’influence de son camarade Hubert Robert —
qui Iui-môme s’était fait un disciple de Piranesi — et prodiguait les accents pitto-
resques. 11 en voyait partout, il en mettait partout.

Parmi les autres dessins de Louis exposés dans la salle des Grands-Hommes, je
distinguerai : le Projet de restauration de la chapelle de Bon-Secours, rue de Cha-
ronne, aujourd’hui détruite; c’est le premier travail que Louis exécuta à son retour de
Rome; il date de 1761 ; il est à la plume, travaillé largement, très vivement, presque
à main levée; — la Grille du chœur de la cathédrale de Chartres (1767), exécutée
ensuite par le célèbre serrurier-ciseleur Joseph Pérez ; — le grand Projet de la place
Ludovise, ordonné à cette fin de remplacer le Château-Trompette, et dont l’architecte
présenta au roi la minute originale, actuellement au Louvre; — Y Hôtel Saige (aujour-
d’hui la préfecture), façade et plan; — la Maison Gobineau, à Bordeaux, plans et
façade ; — le Château du Bouilli, trois élévations ; — le Pavillon du château de la
Roque; — un Projet de casernes; — une Décoration de salon; — un Dessin pour
plafond. Je néglige les autres dessins, dont l’intérêt est moindre; je néglige surtout
un certain Projet d'Opéra circulaire, qui montre comment les meilleurs esprits peuvent
s’égarer quelquefois jusqu’à se perdre.

Que je n’omette pas de le dire non plus, dans une vitrine placée au centre de la
salle sont réunis ; les actes de naissance et de décès de Louis; les devis, comptes et
mémoires relatifs aux travaux du Théâtre; le marteau qui servit au duc de Chartres,
depuis Philippe Égalité, pour poser, le 1er juin 1776, la première pierre du monument;
des autographes de Louis, et la médaille d’or, portant la devise Merentibus, que le
roi Stanislas-Auguste donna un jour à l’illustre architecte. Enfin, sur une des parois,
on remarqueune effigie, peinture sans valeur artistique, certes, et qui ne se recommande
point elle-même à l’attention, encore moins aux sympathies des amateurs. On la regarde
avec émotion cependant : c’est le portrait de Louis; celui-ci en fit présent à Durand,
son chef appareilleur, et le petit-fils de ce Durand, un des architectes distingués de
 
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