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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Lecoy de La Marche, Albert: L' art d'enluminer, 2: manuel technique du quartorzième siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0066

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L’ART D’ENLUMINER

MANUEL TECHNIQUE DU QUATORZIÈME SIÈCLE

es bleus de l’enluminure étaient tous
désignés, quelle que fût leur nuance,
par le terme générique d’azurium. Le
principal et le plus estimé était
l’azur naturel tiré du lapis azuli (par
corruption lazuli), et nommé plus
communément outremer ( azurium
ultra,marinum). L’azur d’Allemagne
(par corruption de la Magna), men-

tionné si souvent dans les devis de peintures du moyen âge, était tantôt
un'produit de la nature, tantôt une substance fabriquée. Dans le pre-
mier cas, il provenait d’une pierre particulièrement répandue autour
des gisements argentifères des pays germaniques (mais le nom d’azur
d’Allemagne s’est étendu de bonne heure à la teinture recueillie sur
les minerais d’argent de toutes les contrées). Dans le second, il se
faisait avec des lames d’argent, suivant un procédé enseigné, paraît-il,
par Albert le Grand et pratiqué fort tard; car, avant le perfectionne-
ment et l’extension considérables subis de nos jours par la fabrica-
tion des outremers, on confectionnait encore un azur commun avec
de petites plaques d’argent et des sels ammoniacs. Un troisième
bleu s’extrayait de la plante connue sous le nom de tournesol ou
d’héliotrope (torna-ad-solem ou pezola, dans le dialecte de notre pro-
fesseur d’enluminure 1 2) ; sa confection était assez compliquée et com-
portait des éléments singuliers, qui, du reste, n’ont pas cessé d’être

1. Voy. Gazette des beaux-arts, 2e période, t. XXXII, p. 422.

2. Je ne m’explique guère le terme de pezola autrement que par le morceau de
soie (pezzolo, mouchoir) auquel on incorporait quelquefois la teinture extraite du
tournesol, pour l’employer et la conserver.
 
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