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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 1
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Lecoy de La Marche, Albert: L' art d'enluminer, 2: manuel technique du quartorzième siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0069

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L’ART D’ENLUMINER.

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vert assez foncé, qu’on associait à la céruseou au giallolinopour obte-
nir une nuance plus claire, celle des jeunes feuilles, par exemple.
Un autre vert végétal s’extrayait du lis bleu (.lilium ctzurinum),
vulgairement appelé chez nous iris. Ce sont les fleurs de cette plante
qui servaient à sa fabrication; leur teinte violacée se changeait subi-
tement en vert clair, comme celle de la pensée ou de la violette
lorsqu’on les fait infuser dans l’eau bouillante. Recueilli sur des linges
fins, séchés et conservés entre les feuillets d’un livre, et combiné
ensuite avec le giallolino, le vert d’iris devenait aussi très brillant
(pulcherrimum et nobile aclponendum in car ta). Très fréquemment et très
longtemps employé dans la miniature, il a fini par être abandonné
des peintres comme trop peu solide et trop fugace. Enfin des verts
de tous les tons s’obtenaient par la mixture des bleus et des jaunes,
notamment de l’indigo et de l’orpiment b

Les couleurs composées dont le De arte illuminandi nous indique
la recette sont surtout, indépendamment des verts et des violets, le
gris et la terreüe. Cette dernière, qui servait pour les carnations, était
un composé de jaune, d’indigo et de rouge; le nom qui lui est donné
semble particulier à l’auteur ou à son pays. Les Italiens appellent
aussi terrelte une sorte de terre dont on fait chez eux de la vaisselle,
et que les peintres mêlent quelquefois à du charbon broyé pour
peindre les fonds et les clairs-obscurs; mais ce produit naturel est
tout autre chose. Quant au gris, il s’obtenait par l’alliance du noir,
du blanc et du jaune; les enlumineurs y ajoutaient, dans certains
cas, un peu de rouge 1 2 *.

IL

BROYEMENT ET DÉLAYEMENT DES COULEURS.

La plupart des couleurs destinées à l’enluminure, celles qui
avaient un corps, c’est-à-dire qui ne se trouvaient pas à l’état liquide,
se broyaient une première fois avec de l’eau claire, dans un mortier
de porphyre; seul, le vert d’airain exigeait un acide. Ensuite on
égouttait l’eau, on les faisait bien sécher, et l’on procédait un peu
plus tard à un second broyement, qu’on opérait, celui-là, à l’aide d’un
liquide plus épais, approprié à la nature de chacune d’elles. On les

1. N05 1, 11.

2. N° 29.

XXXIII.

2e PÉRIODE.
 
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