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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 5
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0471

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430

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

statuette appartenant àM. Paton est une imitation assez fidèle du Diadumène de
Polyclète, dont on possède quelques belles copies en marbre et en bronze U
Disons tout de suite que l’authenticité de cette figurine ne nous inspire
aucun soupçon; elle n’a rien de commun avec de trop nombreux « chefs-
d’œuvre » en terre-cuite dont la provenance est complaisamment attribuée
aux nécropoles des environs de Smyrne. Comparée aux répliques en marbre
du Diadumène qui se trouvent au Musée Britannique, la statue de Vaison et la
statue de la collection Farnèse, notre terre cuite, comme l’a vu M. Murray, se
rapproche d’une manière frappante de cette dernière, qui paraît être la plus
voisine de l’original. A cet égard, elle acquiert une réelle importance pour
l’étude d’un maître aussi peu connu que Polyclète. M. Murray voudrait
qu’elle datât d’une époque « intermédiaire entre Praxitèle et Lysippe »,
parce qu’il croit voir en elle des traces de l’influence de Praxitèle, alors qu’il
y cherche en vain celle du canon de Lysippe. Cette hypothèse ne nous
paraît pas bien nécessaire. M. Rayet a parfaitement reconnu, dès 1878,
que les statuettes de Smyrne étaient des surmoulages de petits bronzes; ces
surmoulages ont été exécutés vers la fin du iv° siècle et le commencement
du me, mais rien n’empêche que les bronzes qui servaient à cet effet ne
remontassent à une époque beaucoup plus ancienne. De même, le type de
Jupiter Olympien, créé par Phidias, a été transformé par Lysippe, auquel on
rapporte avec raison l’original du Jupiter d’Otricoli du Vatican; cela
n’empêche pas qu’une tête en terre cuite, acquise à Smyrne par le Louvre,
ne reproduise les traits du dieu de Phidias sans aucune immixtion du style
de Lysippe.

C’est encore à Lysippe, le père de la statuaire gréco-romaine, ou plutôt
à l’un de ses nombreux imitateurs, qu’on est tenté de faire remonter l’original
de la statue de bronze que nous reproduisons ici d’après une photographie
et qui a été découverte au mois d’avril 1885 auprès de la Via Nazionale à
Rome 2. Le 8 février, en creusant les fondations du nouveau théâtre, on
avait mis la main sur une statue de bronze plus grande que nature,
représentant un athlète debout, le poids du corps portant sur la jambe
droite. La tète est imberbe et rappelle le type de Mercure; les propor-
tions sont celles du canon de Lysippe. Comme dans les œuvres du grand
sculpteur de Sicyone, les cheveux sont minutieusement étudiés et les
détails anatomiques du corps marqués avec une élégante précision. Cette
statue a été transférée dans un magasin, en attendant la construction du
nouveau Musée dans les Thermes de Dioclétien, et n’a pas encore, que nous
sachions, été photographiée. La seconde statue, celle dont nous donnons une
gravure, a été découverte non loin de la précédente, sous une masse de
débris qui semblent avoir été accumulés tout exprès pour la protéger contre 4

4. Cf. les Monuments de l'art antique de M. Rayet, 4e livraison, pl. I et II;
Michaëlis, Annali dell’ Instituto, 1878, p. 5.

2. Une zincogravure de cette statue a été publiée dans YIllustrazione italiana du
19 juillet 1885. Voy. aussi le Times du 4 avril, la Berliner Philologische Wochenschrift
du 7 mars et du G juin et la Nuova Antologia du 45 février, pour des renseigne-
ments sur une autre statue de bronze, encore inédite, découverte un peu aupa-
ravant au même endroit.
 
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