Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2. Pér. 33.1886)

LES BALS DE MARIE-ANTOINETTE.

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reine décidait de donner le bal dans des endroits du Château mal
aménagés pour cet usage, mais de dimensions plus mignonnes et plus
intimes. « Menus-Plaisirs de 1780. — Payé au Sr Mazières la somme
de 4,000 livres pour ouvrages de peintures et décorations pour les
hais de la reine, sçavoir : clans l’antichambre de la reine, fait une
décoration pour en former une salle de bal d’ordre ionique, composée
de vingt pilastres avec bases et chapiteaux, peintures, marbres,

architecture et ornemens; avoir peint six dessus de porte en coloris
dans un enfoncement; avoir peint dans la grande niche un groupe de
figures de marbre blanc, avoir peint tant en chapiteaux que sur le
reste de la décoration cent vingt pieds de fleurs de coloris... » Ce
Mazières, avec son style à la grecque pomponné, s’était fait connaître
au sacre de Louis XYI par de nombreuses peintures de circonstance
dans la cathédrale de Reims; aussi l’occupa-t-on aux fêtes du Château
comme tapissier de goût des intérieurs de salles. 11 eut pour second
le « Sr Sageret », peintre de théâtre et badigeonneur des gondoles de
Versailles. Celui-là se signalait au mariage de Mrne Clotilde, avec ses
décors du Connétable de Bourbon et de l’opéra de Médée et Jason. Entre
eux deux les besognes de préparatifs avaient bientôt fait d’ètre impro-

LAUY (LES PLAISIRS DANS CANENTE, 1763.)

(Recueil de Bocquet; au Cabinet des Estampes.)