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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 33.1886

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Nr. 6
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Chennevières, Henry de: Les bals de Marie-Antoinette: (d'après des documents inédits)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19427#0555

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

visées au gré de Marie-Antoinette, et si de la sculpture en relief ou en
grisaille se trouvait devoir compléter les ornementations de peinture,
ils appelaient à leur aide Bocciardi, Bocciardi l’homme des rondes
bosses des Menus !

Moreau. — En 1778, après la mort de Clialle; la charge de
dessinateur du Cabinet du roi devenait, comme à la disparition de
M. A. Slodtz, un but de compétitions pour plusieurs artistes bien en
cour. Il y eut cinq candidats également patronnés auprès de messieurs
les Gentilshommes de la Chambre : Moreau présenté par le maréchal
de Duras, l’architecte Pàris poussé par le duc d’Aumont, le peintre
d’histoire Durameau protégé de M. d’Angevilliers, Hubert Robert et
l’éternel de Machy tous deux créatures du duc de Villequiers. Dans
leur embarras à contenter tout le monde et pour faire le plus d’heu-
reux possible, les premiers Gentilshommes imaginèrent de partager
la place en trois et ils nommèrent Pàris dessinateur du Cabinet,
Durameau peintre du Cabinet et Moreau graveur du Cabinet du roi.
Des trois élus, Moreau était le seul à savoir un peu les détails de la
charge, du moins à vue de pays par ses grandes pièces dessinées ou
gravées en 1770 et 1775, d’après les réjouissances du mariage et du
sacre de Louis XYI. 11 aurait même pu se plaindre avec plus d'une
raison de cette manière d’entendre le partage des biens, car ses titres
à la place entière s’appuyaient sur dix années d’attache aux Menus-
Plaisirs; mais, il est vrai, ces dix années où Moreau eut le brevet de
dessinateur des Menus ne lui avaient pas mis une fois la plume en main
pour le compte des bals de cour, et cela par un effet de la jalousie des
Bocquet.

D’ailleurs, mieux valut cette combinaison dans l’intérêt même du
petitmaître : ilconservaitainsietplusofflciellement encore son emploi
de graveur des fêtes de Louis XYI, sans avoir à sortir de son art habi-
tuel ni à se dépenser en projets et dessins de toute espèce sous les
yeux de Papillon. Au reste, ce par où Moreau se rattache, le plus
heureusement pour nous, aux bals de Marie-Antoinette, c’est juste-
ment par son outil de graveur. Il lui a suffi d’une seule planche
pour nous mettre au fait de ces délicats Plaisirs : encore est-ce un
sujet un peu indirect aux réjouissances de cour, son Bal masqué de
VHôtel de Ville en 1782; mais, malgré tout, on en tire une idée déjà
bien avantageuse de ces assemblées de fêtes intérieures où Ver-
sailles donnait le ton à l’Europe élégante.

HENRY DE CHENNEVIÈRES.
 
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