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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 2
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Geymüller, Heinrich von: Les derniers travaux sur Léonard de Vinci, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0159

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148

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Néanmoins, il se montre à l’égard de l’œuvre de M. Richter d’une
sévérité qui nous oblige à nous arrêter un instant à ses objections.
Il reproche à son ouvrage d’être irrationnellement conçu, d’avoir
extrait des différentes catégories d’écrits de Léonard ce que lui seul,
arbitrairement, trouvait de plus remarquable (page 126) ; plus loin
(page 134) il écrit : « Il conviendrait de se tenir strictement, autant
que possible, au contraire de ce qu’a fait M. Richter, à la classifi-
cation conçue par Léonard lui-même. » Or, nous venons de le dire,
c’est ce que M. Richter s’est efforcé de faire en y concentrant toute
son attention et, pour mieux y arriver, il n’a même pas craint de
séparer parfois des parties d’écrits dont Léonard avait déjà fait une
sorte de tout continu. M. Uzielli va jusqu’à reprocher à M. Richter
mille incohérences dans son classement et cite précisément les
quatre premiers numéros au sujet desquels nous avons montré que le
reproche n’était, à vrai dire, pas fondé.

Nous avons cherché à nous rendre compte de la raison de critiques
aussi graves dont, pour notre part nous ne voyons pas la justesse
Nous croyons devoir les attribuer à ce qui, précisément, fait la
grandeur hors ligne et tout à fait unique de Léonard dans les annales
de l’humanité, à l’alliance d’un savant à un artiste, tous deux
incomparables et sublimes. Or, si nous ne nous trompons, M. Uzielli
place en Léonard le savant au-dessus de l’artiste, et il en résulte qu’il
voudrait une classification avant tout scientifique. Ce point de vue
pous paraît ressortir non seulement de son jugement sur Léonard
comparé à Michel-Ange et à Raphaël, et qui le conduit à une apprécia-
tion à la fois incomplète et peu exacte1 2; mais encore du pro-
gramme de classification proposé par M. Uzielli lui-même. Cette classi-
fication est peut-être sage et scientifique, mais imparfaite à son tour,
si on la met en rapport avec l’imposante individualité de Léonard et
l’ampleur de ses appréciations si saisissantes, précisément parce
qu’il était un artiste savant et un savant artiste, un génie vivifié par
une âme essentiellement aimante et religieuse qui alliait la dignité
d’un véritable sacerdoce de l’art, — ses écrits nous en font foi — à
une modestie pleine de charité3. Il aimait à dire de la peinture:

1. M. Uzielli, d’ailleurs lui-même (p. 142), trouve sa critique quelque peu sévère
et convient qu’il y a dans la publication de M. Richter un embryon de classification
et qu’elle contient beaucoup de choses publiées pour la première fois, mais il ne vou-
drait pas voir ce travail servir de base à la reconstruction des Traités de Léonard.

2. Préface, p. xv.

3. N° 532.
 
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