Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2. Pér. 34.1886)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

cathédrale de Milan, on ne connaît pas avec certitude quels sont
les édifices pour lesquels Léonard aurait présenté des projets, mais
il n’y a pas là de raison pour moins estimer la valeur de ses études.
S’il suffisait d’avoir construit pour être architecte, tout bâtisseur
aurait droit à ce titre.

A notre époque de chemins de fer métropolitains, on admirera
la disposition d’une ville dont le système des rues est établi à deux
étages différents destinés à des services différents (pl. LXXVII et
LXXY1II, fig. 2), celle pour former une belle écurie bien propre
(pl. LXXVIII fig. 1).

Nous parlerons plus loin de la nécropole royale, qui devait sur-
passer considérablement les plus grandes pyramides d’Égypte avec
lesquelles elle rivalise par sa simplicité grandiose. La seule courbe
initiale qui sépare le monument du sol et prépare l’édifice au sommet,
montre l’abîme qu’il y a entre le grand maître italien et les géomètres
de l’Égypte. Cette composition (pl. XCVIII) place Léonard parmi les
plus grands architectes dans le sens élevé du mot.

Mentionnons enfin une étude qui a trait au séjour de Léonard en
France. La première (pl. LXXXI, fig. 2) est évidemment un projet de
château situé sur le bord d’une route conduisant à Amboise, combiné
avec un immense bassin entouré de gradins pour assister aux joutes.

Les recherches de Léonard, relatives à la nature des arcs, à leur
équilibre, aux crevasses , et lézardes dans les murs et aux absides
(niches) sont probablement les premières de ce genre. De nos jours,
même, on lira avec profit et intérêt ses observations pleines de finesse
et de clarté.

(La fin prochainement.)

H. DE GEYMULLER.