DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Magne, Lucien: Le Musée du Vitrail
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0313
298
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
italien et montrer enfin l’art étranger, imposé à notre admiration,
effaçant pendant deux siècles et plus nos gloires nationales les plus
pures et prenant, dans la direction de notre enseignement une
influence qu’il n’a point encore abandonnée.
La faveur du public pour les magnifiques verrières reproduites
dans notre premier volume de YOEuvre des peintres verriers français
nous encourageait à populariser par la gravure ces œuvres admi-
rables et ignorées. Mais l'éducation faite par le livre serait incom-
plète, si elle ne s’appuyait sur l’étude comparative des œuvres elles-
mêmes, présentées suivant l’ordre naturel de la succession des écoles
artistiques.
D’ailleurs, au cours des restaurations exécutées dans nos monu-
ments historiques et dans nos édifices diocésains, la restauration
d’une verrière laissait souvent inutilisés des panneaux entiers pro-
venant d’un édifice antérieur à l’édifice actuel; intercalés comme
remplissages, au milieu d’une œuvre d’exécution postérieure, ces
panneaux, qui n’avaient plus de place dans la verrière restaurée,
restaient déposés et le plus souvent oubliés chez les peintres verriers.
Ils avaient formé le noyau de notre exposition de vitraux anciens
en 1884 : ils pouvaient être le premier fonds d’un Musée du Vitrail.
C’est dans ces conditions que, sur notre demande, M. le Président
de l’Union centrale des arts décoratifs fut autorisé à conserver
provisoirement les fragments inutilisés appartenant à l’État, pour
les exposer dans une salle du Palais de l’Industrie dont l’orga-
nisation nous fut confiée.
Cette salle a été inaugurée l’année dernière par M. le Direc-
teur des Beaux-Arts, assisté de MM. Bouilhet, Louvrier de Lajo-
lais, Flourens, Bousquet et Viollet-le-Duc qui, tous, avaient bien
voulu prêter leur concours à l’exécution de notre projet. Elle put
comprendre immédiatement de précieux fragments, classés par ordre
chronologique et par édifice, en vue de caractériser pour chaque
région les différentes époques de l’art.
Depuis son inauguration, notre petit Musée s’est enrichi d’une
importante acquisition, récemment faite, sur notre proposition,
par M. le Ministre de l’instruction publique, des beaux-arts et
des cultes. Les fragments acquis par l’État sont particulièrement
intéressants pour l’histoire du vitrail au xrae siècle : ils proviennent
de l’ancienne abbaye de Gercy et avaient été placés, comme remplis-
sages, dans les baies absidal.es de l’église de Varennes (Seine-et-Oise).
Dès à présent, les époques anciennes de l’art sont représentées.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
italien et montrer enfin l’art étranger, imposé à notre admiration,
effaçant pendant deux siècles et plus nos gloires nationales les plus
pures et prenant, dans la direction de notre enseignement une
influence qu’il n’a point encore abandonnée.
La faveur du public pour les magnifiques verrières reproduites
dans notre premier volume de YOEuvre des peintres verriers français
nous encourageait à populariser par la gravure ces œuvres admi-
rables et ignorées. Mais l'éducation faite par le livre serait incom-
plète, si elle ne s’appuyait sur l’étude comparative des œuvres elles-
mêmes, présentées suivant l’ordre naturel de la succession des écoles
artistiques.
D’ailleurs, au cours des restaurations exécutées dans nos monu-
ments historiques et dans nos édifices diocésains, la restauration
d’une verrière laissait souvent inutilisés des panneaux entiers pro-
venant d’un édifice antérieur à l’édifice actuel; intercalés comme
remplissages, au milieu d’une œuvre d’exécution postérieure, ces
panneaux, qui n’avaient plus de place dans la verrière restaurée,
restaient déposés et le plus souvent oubliés chez les peintres verriers.
Ils avaient formé le noyau de notre exposition de vitraux anciens
en 1884 : ils pouvaient être le premier fonds d’un Musée du Vitrail.
C’est dans ces conditions que, sur notre demande, M. le Président
de l’Union centrale des arts décoratifs fut autorisé à conserver
provisoirement les fragments inutilisés appartenant à l’État, pour
les exposer dans une salle du Palais de l’Industrie dont l’orga-
nisation nous fut confiée.
Cette salle a été inaugurée l’année dernière par M. le Direc-
teur des Beaux-Arts, assisté de MM. Bouilhet, Louvrier de Lajo-
lais, Flourens, Bousquet et Viollet-le-Duc qui, tous, avaient bien
voulu prêter leur concours à l’exécution de notre projet. Elle put
comprendre immédiatement de précieux fragments, classés par ordre
chronologique et par édifice, en vue de caractériser pour chaque
région les différentes époques de l’art.
Depuis son inauguration, notre petit Musée s’est enrichi d’une
importante acquisition, récemment faite, sur notre proposition,
par M. le Ministre de l’instruction publique, des beaux-arts et
des cultes. Les fragments acquis par l’État sont particulièrement
intéressants pour l’histoire du vitrail au xrae siècle : ils proviennent
de l’ancienne abbaye de Gercy et avaient été placés, comme remplis-
sages, dans les baies absidal.es de l’église de Varennes (Seine-et-Oise).
Dès à présent, les époques anciennes de l’art sont représentées.