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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 4
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Pératé, André: Correspondance d'Italie: l'''exultet'' de Bari; les fresques d'Assise et de Montefalco
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0367

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352

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

A droite et en bas, saint François nu, traverse les épines, deux anges vont à lui.

Au-dessus, le saint est conduit par deux anges dans la chapelle de la Portion-
cule.

Le compartiment qui forme le faîte représente la concession de l’indulgence
de la Portioncule ; la composition comprend plus de soixante ligures.

A gauche et au-dessous, on voit saint François devant le pape Honorius III.

Et, dans le dernier compartiment du bas, la saint qui publie l'indulgence devant
le peuple. Il est debout à un balcon, entre sept évêques, et montre le parchemin
où sont inscrites les paroles : hæc est porta vitæ eternæ. Les montants du cadre
ont des tètes de saints alternant avec des figures d’anges. La prédelle se compose de
trois petites histoires presque entièrement ruinées ; à droite et à gauche, deux por-
traits (de donateurs?).

Ceux qui aiment saint François doivent aller à Montefalco ; Benozzo y paraît
aussi charmant qu’à San-Gimignano. Mais sa vie du saint (en douze fresques) est
peu connue, parce qu’elle n’a jamais été photographiée.

Comment retenir son indignation à voir qu’une lézarde, qui depuis trente ans
menace de ruiner une partie de ces fresques, n’a pas encore été bouchée, alors qu’il
suffirait d’un peu de plâtre proprement mis *. Mais quoi ! la même incurie laissera
tomber un de ces jours une des meilleures œuvres de Tiberio d’Assise (vous direz
que le malheur ne serait pas grand), dans cette même église de Saint-François.
Malgré les mérites douteux de ce péruginesque trop servile, réclamons assistance.
Il suffirait de placer une gouttière au mur extérieur, pour l’écoulement des eaux
qui, d’un petit toit inutile d’ailleurs, s’infiltrent dans ce mur et font éclater la fres-
que. À Montefalco, l’on songe plus à Melanzio qu’à Tiberio. C’est leur artiste, ce
médiocre imitateur de Raphaël, qui a parfois des grâces, mais ne sort pas de
l’école. On a réuni dans un petit Musée, de création récente, quelques jolis frag-
ments de ses fresques, détachés de ci de là, aux environs. J’ai même eu le plaisir
de doter les Montefalquois de deux œuvres inédites de leur maître. En grattant la
muraille blanchie d’une chapelle dédiée à saint Roch, je découvre des traces de
peinture ; on m’aide ; nous dégageons un Saint Sébastien et une Sainte Claire de
Melanzio, flanqués d’un autre Saint Sébastien, de Mezzastris. Je les abandonne au
professeur Àdamo Rossi, de Pérouse, qui prépare un savantouvrage, avec documents
à l’appui, sur le maître de Montefalco. Grand succès je lui souhaite !

ANDRÉ PÉRATÉ .

1. Peut-être y a-t-il exagération d’un scrupule louable : ainsi l’on néglige, en divers
endroits, de nettoyer les fresques, de crainte de les user : à Spello, la poussière achève de
ternir les Pinturicchio si mal éclairés; à Sienne même, au Palais public, les allégories
grandioses de Lorenzetti sont affreusement sales; mais c’est par ordre supérieur.

Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.

SCEAUX. — IM P. CHARAIRE ET FILS.
 
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