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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 5
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Mantz, Paul: Une tournée en Auvergne, 1, Andrea Mantegna et Benedetto Ghirlandajo à Aigueperse
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0404

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UNE TOURNEE EN AUVERGNE.

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cherché la femme, ce qui est le devoir des amoureux, des historiens
et des juges, il aurait pu ajouter que Louis de la Trémoille avait
épousé, le 9 juillet 1485, Gabrielle de Bourbon, sœur de Gilbert,
comte de Montpensier. Benedetto a pu travailler particulièrement
ppur Jean II le connétable, mais, monté sur un bon petit cheval, il a
dû courir de château en château : il a vu en leur beau costume à la
Charles VIII tous ces vaillants et toutes ces élégantes.

Je dois m’excuser de m’être arrêté si longuement sur des choses
qui, au sentiment de plusieurs, pourraient paraître d’un mince
intérêt ; mais nos amis les Italiens, sachant que le frère de Domenico
Ghirlandajo avait vécu en France, s’étonnaient qu’aucune recherche
n’eût encore été faite dans nos régions sur ce voyageur trop oublié.
Nous apportons modestement un principe d’information, le commen-
cement d’une enquête qui, si elle est poursuivie par d’autres, pourra
devenir féconde. Je supplie les archivistes du Puy-de-Dôme, de
l’Ailier et même celui de Saône-et-Loire (à cause de Bourbon-Lancy )
de fouiller allègrement leurs papiers et de pousser un cri si, dans les
entourages des ducs de Bourbon et du comte de Montpensier, ils
trouvent un « Bénédit » ou tout autre artiste italien au nom francisé.
C’est dans ce pays que doit s’exercer la première recherche. J’entre-
vois confusément que, pendant le xve siècle, ces confins du Bourbon-
nais et de l’Auvergne ont été un coin béni, où l’art a semé son
caprice et ses fleurs divines. Notre début n’y est point trop malheu-
reux. Décidément, on ne parle pas assez d’Aigueperse. Voir en un
seul jour un admirable Mantegna, encore tout illuminé du rayon de
Mantoue, et un délicieux Benedetto Ghirlandajo, fait chez nous et
pour l’un des nôtres, ce n’est pas une médiocre aventure. Elle prouve
qu’au lieu de vivre renfermé dans Paris, occupé à écrire pour la
Gazette des pages inutiles, il vaudrait beaucoup mieux, dès que le
ciel nettoyé s’emplit de lumière, partir et aller au hasard du chemin
fouiller à quelques kilomètres de chez soi un pays qui est aussi in-
connu que le Congo. Ce pays ignoré, c’est la France.

PAUL MANTZ.

(La suite prochainement )
 
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