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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 5
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Plon, Eugène: Les sculpteurs de Charles-Quint et de Philippe II: Leone Leoni et Pompeo Leoni
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0423

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406

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

aujourd’hui, nous allons donner un résumé rapide, et comme la
primeur, aux lecteurs de la Gazette. L’intérêt de ces pièces ne se
limite pas d’ailleurs à ce point de vue tout individuel, qui consiste à
mettre mieux en évidence le mérite de deux artistes. Une question
d’un ordre plus général est ici soulevée. Le sculpteur de Charles-
Quint et le sculpteur de Philippe II, secondés par une phalange assez
nombreuse d’artistes italiens, Milanais pour la plupart, ont exercé
d’une manière suivie, et pendant plus d’un demi-siècle, une influence
jusqu’alors à peine remarquée, mais aujourd’hui certaine et consi-
dérable, sur le mouvement des arts en Allemagne et en Flandre,
aussi bien qu’en Espagne. Sortis de l’école de Michel-Ange, à laquelle
ils appartiennent sans conteste, ils ont eu parfois des inspirations
tantôt de Raphaël, tantôt de Donatello, et surtout du maître auquel
ils avaient voué le plus absolument leur culte, Léonard de Yinci.

Leone Leoni est né, selon toute vraisemblance, sur le territoire
d’Arezzo, en l’année 1509. Tout jeune nous le trouvons à Venise,
installé avec sa femme et un jeune fils. Orfèvre et graveur de médailles,
il commence à s’adonner à la sculpture. Son compatriote Pierre
l’Arétin s’efforce de lui frayer la voie, en le faisant entrer dans le
commerce de ses amis : l’écrivain Lodovico Dolce, l’imprimeur
Francesco Marcolino, le sculpteur déjà célèbre Jacopo Sansovino, le
graveur Eneas Vico, le grand Titien.

A Padoue, en 1537, nous le voyons en rivalité avec Cellini à propos
de la médaille de Bembo, et dès lors il voue au Florentin une haine
sans merci. D’humeur pareillement intraitable, les deux artistes se
retrouvèrent bientôt à Rome, où Leone fut nommé graveur des
monnaies pontificales, et ils eurent un jour une violente altercation
en pleine chambre apostolique.

Comme Benvenuto, Leone fut fort enclin à jouer du poignard.
Un orfèvre allemand parle mal de sa femme : il le défigure, et pour
cet exploit il est condamné aux galères. Mais ayant eu la bonne
fortune de naviguer dans les eaux de Gênes, il se voit un jour libéré
par le bon plaisir d’Andrea Doria. Bientôt après le gouverneur du
Milanais, Alfonso d’Avalos, marquis del Vasto, lui confie la charge
de graveur de la monnaie impériale de Milan.

La bienveillance de Ferrante Gonzaga, qui succéda au marquis
del Vasto comme lieutenant général de l’Empereur dans le Milanais,
et surtout celle de l’évêque d’Arras, le fameux Antoine Perrenot de
Granvelle, le firent entrer au service direct de Charles-Quint et de
 
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