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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Une exposition de peintures anciennes à Dusseldorf: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0459

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•440

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Mais, en éclairant comme elle Ta fait le passé de l’École Hollandaise, l’exposi-
tion de Dusseldorf mettait en plus puissant relief les difficultés qui restent à
vaincre pour arriver à sa parfaite connaissance.

N’est-ce pas chose terrifiante de voir surgir tout un ensemble de noms qui,
jusqu’à ce jour ont à peine marqué et dont il faudra désormais tenir compte, étant
donné que Ton possède des œuvres qui les signalent à l’attention des curieux.

Les Yan Hulst, les Coelenbier, les Van der Stoffe, les Cool, tous barrent la route
à la vraie connaissance de Van Goyen qui, lui-même, à certains moments, se con-
fond avec Salomon Ruysdael, Jeon van Rietshoof et Guillaume Du Rois comme Jean
Van Kessel confine à Jacob Ruysdael.

Et les imitateurs de Benjamin Cuyp? et ceux de Pierre Codde? et ceux de
Palamède? et Emmanuel de Witte lui-même, ce peintre d’églises. Ils se transfor-
ment, au besoin, en peintres de figures, tout comme Job Berckheydes et Pierre
Potter, lui-même, le père du glorieux animalier, ainsi que nous le montre un
Corps de garde de 1032, de la collection Dabi.

Faut-il s’étonner après cela des transformations d’un Nicolas Maes?

De ce même Maes, la collection Dabi nous montre un spécimen d’un genre
encore nouveau, un Intérieur de cuisine avec un porc écorché, qui passerait, à la
rigueur, pour un Isaac Ostade.

Dans la catégorie des natures mortes, bien d’autres surprises attendaient le
visiteur. A côté de trois magnifiques spécimens de Pierre Claesz, le père de Ber-
ghem, voici des tableaux signés d’Evrard Collyer, de Harlem, de J. Dirven, de
William Ferguson, un Écossais égaré en Hollande, de Jaspar Geerardi (1048), de
Simon Luttichhuys, le portraitiste, et de quantité d’autres.

En somme, qui aspire à connaître l’École Hollandaise doit se rendre à l’évi-
dence, particulièrement frappante à l’exposition do Dusseldorf, que ses maîtres
ont varié à l’infini, non seulement comme manière mais aussi comme genre, et
que le puissant amour de la nature qui les possède trouve, pour s’exprimer, les
formes les plus inattendues, précisément parce que c’est à la nature seule qu’ils
demandent leurs inspirations.

H. HYMANS.

Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.

SCEAUX.

IM P. C H A R A I R E ET FILS.
 
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