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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 1
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Dorbec, Prosper: L' exposition de la jeunesse au XVIIIe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0102

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

fois — en 1789, où elle dura trois journées, du jeudi de la petite
Fête-Dieu au dimanche. Mais, ainsi presque établie dans ses meubles,
enant « Salon », n’ayant plus autour d’elle les joyeux préparatifs
de la cérémonie religieuse, ni à courir la chance d’un beau soleil et
d’un ciel limpide, dépouillée de son caractère en quelque sorte d’en-
fant de la rue, il semble que ce ne devait plus être l’exposition de la
Jeunesse.

Son extension était toutefois un symptôme d’indifférence nais-
sante pour la consécration officielle attachée au rang d’académi-
cien. La haute assemblée, si jalouse de son monopole touchant le
droit des expositions, n’avait pas pris ombrage d’une manifestation
dont l’existence paraissait si précaire et durait « l’espace d’un matin ».
C’était là cependant un exemple tentant de la possibilité d’absence
de jury. Quand, après le décret de 1791, les galeries du Louvre furent
ouvertes à tous les talents, les « indépendants » de la place Dauphine
y vinrent recueillir une bonne part des suffrages. Ils représentaient
en effet, à côté des ci-devant académiciens, la fraîcheur, la variété,
la verve, l’émotion sincère, la jeunesse. David seul, avec son école,
dominait du haut de ses rigides principes. Mais ces principes eux-
mêmes, après qu’ils eurent été réchauffés et pliés à la vie par les
talents ardents de Gros et de Géricault, durent cédera leur tour sous
l’action persistante de ces petits maîtres ou de leurs successeurs,
lesquels, sans se soucier de s’élever aux problèmes du « beau général
et abstrait », se tenaient tout rapprochés de la nature.

Et quand se déploya l’attrayante et extraordinaire floraison de
1830, il ne faut pas oublier que c’est de chez eux, les petits expo-
sants de la place Dauphine, qu'en avaient été jetés les premiers
germes.

PROSPER DORBEC
 
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