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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 5
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Roche, Denis: L' exposition des portraits du XVIIIe et du XIXe siècle à Saint-Pétersbourg: correspondance de Russie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0457

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CORRESPONDANCE DE RUSSIE

L’EXPOSITION DES PORTRAITS DU XVIIP ET DU XIXe SIÈCLE
A SAINT-PÉTERSBOURG

ne salle à laquelle on avait donne' l’aspect d’un vieil appartement mosco-

vite au temps de la Russie grand-ducale et dans laquelle on avait installé

quelques portraits du xvne siècle formait à l’exposition qui vient d’avoir
lieu1 la préface la plus satisfaisante que Ton pût imaginer.

A côté des images des tsars, tenant dans la main droite le sceptre fuselé, le
globe dans la main gauche, coiffés d’un bonnet à la Monomaque, chargés comme
d’une chape de leur robe de brocart couverte de pierreries et de perles, et dont
seule la tête, dans tout ce hiératisme, est individualisée; à côté de leurs petits
portraits équestres figurant de vagues saints Georges sur de courts chevaux tra-
pus; à côté des portraits plus rares des tsarines, la tête prise comme dans une
corbeille en un diadème de perles, vêtues de robes à ramages bordées de four-
rure, un bichon sur le bras; à côté, enfin, de quelques effigies de patriarches,
aux figures plus réalistes que mystiques, toutes œuvres faites par des « maîtres »
attachés à la cour des tsars pour la reproduction des images saintes, — à côté de
ces portraits purement russes, retenant de leur origine religieuse un parti pris
noirâtre de vieille icône, apparaissaient des portraits, noirs aussi (c’était de
rigueur), mais d’une formule tout autre, et que Ton reconnaît vite.

Un ambassadeur rapporte d’Italie, des boyards se font faire en Russie par de s
peintres italiens ou allemands, des portraits où des artistes, qui n’étaient pas des
plus en vue, les travestissant à l’italienne ou à l’allemande, ont changé d’un mou-
vement insensible, une fois sur deux, les traits de la race, ouvrant tout de leur
long les caftans à la vénitienne, déboutonnant les cols, les cassant à la floren-
tine, asseyant celui-ci sur un siège de doge, mettant derrière ceux-là les lignes
d’un palais d’Italie. Tels étaient, parmi les portraits exposés, ceux du prince
P. S. Prozorovski, ses deux fils et un interprète, œuvre faite en Italie et que Ton
peut supposer vénitienne; tels, les trois portraits en pied des princes Répnine

1. V. La Chronique des Arts du 8 avril 1905. L’exposition, prolongée à deux reprises,
a fermé le 9 octobre.
 
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