DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Silvy, Léon: L' origine de la "Vierge de miséricorde"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0445
L’ORIGINE
DE LA « VIERGE DE MISÉRICORDE »
'exposition des Primitifs français a
mis au jour une très curieuse Vierge
protectrice envoyée par le musée du
Puy : Notre-Dame, debout, tient l'En-
fant Jésus, pendant que deux Saintes
Femmes relèvent les pans de son man-
teau, sous lequel est agenouillée toute
la Chrétienté. On sait que ce tableau
est une variante ingénieuse du motif
fort répandu, vers la fin du moyen âge,
sous lenom de Vierge de Miséricorde. Les
collections de Chantilly en possèdent un splendide exemplaire : le
fameux retable des Cadard d’Enguerrand Charonton et Pierre Villate.
Précisément, je venais de lire les articles de la Gazette des Beaux-
Arts1 qui ont identifié ce chef-d’œuvre, quand j’aperçus, sous une
vitrine de la Bibliothèque de Grenoble, la gravure-frontispice du
premier livre imprimé à Dijon par Pierre Metlinger, en 1491, pour
Jean de Cirey, abbé de Citeaux et intitulé Collecta privilégiant
ordinis Cisterciensis2. C’était encore la même image de la Vierge
au manteau, abritant cette fois deux groupes de Cisterciens. La
rencontre de cet incunable n’eût été que le fait d’un hasard banal,
bientôt oublié, si je ne m’étais avisé de lire les deux distiques
inscrits sur la banderole et que voici :
Quam tibi Cisterci placeat sanctissimus ordo,
Hæc nobis primum ostensio facta probat :
Ergo tuo maneat semper sub numine tutus,
Deditus ante alios, Yirgo beata, tibi.
1. 1904, t. I, p. 441, et t. Il, p. S.
2. Bibl. Nat., réserve H, 942, 943, 1033, 1085.
XXXIV. — 3° PÉRIODE. t-;i
DE LA « VIERGE DE MISÉRICORDE »
'exposition des Primitifs français a
mis au jour une très curieuse Vierge
protectrice envoyée par le musée du
Puy : Notre-Dame, debout, tient l'En-
fant Jésus, pendant que deux Saintes
Femmes relèvent les pans de son man-
teau, sous lequel est agenouillée toute
la Chrétienté. On sait que ce tableau
est une variante ingénieuse du motif
fort répandu, vers la fin du moyen âge,
sous lenom de Vierge de Miséricorde. Les
collections de Chantilly en possèdent un splendide exemplaire : le
fameux retable des Cadard d’Enguerrand Charonton et Pierre Villate.
Précisément, je venais de lire les articles de la Gazette des Beaux-
Arts1 qui ont identifié ce chef-d’œuvre, quand j’aperçus, sous une
vitrine de la Bibliothèque de Grenoble, la gravure-frontispice du
premier livre imprimé à Dijon par Pierre Metlinger, en 1491, pour
Jean de Cirey, abbé de Citeaux et intitulé Collecta privilégiant
ordinis Cisterciensis2. C’était encore la même image de la Vierge
au manteau, abritant cette fois deux groupes de Cisterciens. La
rencontre de cet incunable n’eût été que le fait d’un hasard banal,
bientôt oublié, si je ne m’étais avisé de lire les deux distiques
inscrits sur la banderole et que voici :
Quam tibi Cisterci placeat sanctissimus ordo,
Hæc nobis primum ostensio facta probat :
Ergo tuo maneat semper sub numine tutus,
Deditus ante alios, Yirgo beata, tibi.
1. 1904, t. I, p. 441, et t. Il, p. S.
2. Bibl. Nat., réserve H, 942, 943, 1033, 1085.
XXXIV. — 3° PÉRIODE. t-;i