Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 34.1905)

PETITS MAITRES OUBLIÉS

JEAN SEIGNEMARTIN1

école lyonnaise compta, dans les
années 1800, de très divers artistes,
dont plusieurs d’une saine et robuste
originalité. Quelques chorèges sont
déjà connus au delà de leur région
natale, mais il en reste d’autres à
mettre en relief. Et même chez les
modestes choristes, que d’individua-
lités dignes d’attention! Lorsque
plus tard on étudiera l’art français
du xixe siècle, il faudra faire une
place importante à la floraison du terroir lugdunien.

Parmi les peintres de ce coin de province, Seignemartin (1848-
1875) présente une figure bien personnelle et fort attachante. Colo-
riste amoureux de lumière comme Ravier, il conserva l’usage des
clairs-obscurs aux oppositions truculentes; dessinateur soucieux de
respecter la réalité des formes toutes les fois qu’il portraiturait une
tête, il ne craignit pas de prendre des licences avec la structure de
ses personnages quand il disposa des scènes; fils de son temps par
la plupart de ses recherches picturales, il s’attarda dans le roman-
tisme par le choix de ses sujets comme par sa manière de les
représenter

Son maître fut ce Guichard, quelque peu oublié maintenant, qui,

). Les Peintres lyonnais: Seignemartin, par Ch. Faure et A. Stengelin. Lyon,
Rey et Cic éditeurs, 1905. Un vol. in-4°, 53 pages avec 12 planches hors texte.