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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 2
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Blochet, Edgar: Les origines de la peinture en Perse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0131

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LES ORIGINES DE LA PEINTURE EN PERSE

Depbis les premières heures de l’hégire, le monde de l’Islam
a vécu de la pensée et de la civilisation de l’Iran; les histo-
riens arabes, pour la plupart nés sur le vieux terroir de la
Perse, reprirent pour leur compte les légendes merveilleuses du
folklore avestique; les architectes des puissantes citadelles qui bra-
vèrent les efforts des Croisés ne firent que s’inspirer des méthodes des
ingénieurs qui avaient fortifié les villes sassanides et copier leurs plans.
Les Arabes, qui n’avaient connu aucune manifestation artistique jus-
qu’au moment où Mahomet les précipita à l’assaut de l’ancien monde,
ne purent faire autrement que d’emprunter les formules de Fart de
la Perse, et il en fut de même sept siècles plus tard, pour les Turcs
osmanlis qui arrivèrent sur les bords de la Méditerranée avec la
civilisation rudimentaire des peuplades ouïgoures. Les Indous eux-
mêmes, qui cependant avaient une littérature et un art bien des fois
séculaires, ne purent échapper à l’influence de la Perse, et l’on sait
ce que les arts plastiques devinrent dans l’Inde aux mains des musul-
mans. Bien que cette influence de l’art persan sur les civilisations
qui entouraient l’Iran soit très visible dans l’architecture indienne ou
arabe, c’est surtout dans la peinture et l’ornementation des manu-
scrits qu’ell&jest le plus remarquable. Si l’art de la Perse du haut moyen
âge et de l’antiquité est pour ainsi dire le prototype des arts arabe,
indo-persan et turc osmanli, et si sa sphère d’influence a été aussi
vaste, il est intéressant de rechercher s’il est autochtone, ou si l’on
n’y trouve pas, au contraire, des éléments empruntés aux civilisations
voisines de l'Iran.

Le faste des rois achéménides était légendaire dans la Hellade;
on savait que le Grand Roi possédait des trésors immenses en lingots
d’or et d'argent1 et qu’il employait une grande partie des reve-

1. Hérodote, Histoires, III, g 96.
 
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