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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 5
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Koechlin, Raymond: Quelques ateliers d'ivoiriers français aux XIIIe et XIVe siècles, 1, L'atelier du diptyque du trésor du Soissons
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0404

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36‘2 GAZETTE DES BEAUX-ARTS

do classification, et grâce à eux, certaines séries ont pu être consti-
tuées; plus récemment, des catalogues illustrés1, diverses exposi-
tions rétrospectives aussi, ont mis au jour beaucoup de pièces incon-
nues. Un peu d’ordre s’établit et la lumière se fait. Mais les séries
déjà déterminées doivent être complétées et de nouvelles familles
peuvent se reconnaître. Nous allons essayer de résumer ce que les
monuments nous apprennent sur trois des groupes les plus impor-
tants de la fin du xin13 siècle et de la première moitié du xiv°.

La France a été, pendant la période gothique, le grand centre de
fabrication des ivoires ; les autres pays, l’Italie, l’Allemagne, l’An-
gleterre, en ont produit aussi, sans doute, mais l’ivoire était véri-
tablement un article de Paris qui s’exportait dans toute l'Europe sous
la forme d’objets de dévotion ou de toilette. De ces ateliers pari-
siens quelques-uns nous sont connus : celui de Jean le Scelleur 1 2
qui travaillait pour Philippe le Long et Mahaut, comtesse d’Artois,
celui de Jean le Braellier 3, fournisseur de Charles V, ceux de Jean
de Coilly 4 5 et de Jean Aubert3, auxquels s’adressaient Philippe le
Hardi, duc de Bourgogne et Charles VI, et nous savons aussi que,
de ces ivoiriers, les uns étaient à la fois orfèvres, les autres ima-
giers, ce qui leur donnait place dans les corps de métiers les plus
honorables. Malheureusement, comme il arrive toujours dans l'his-
toire de notre art français du moyen âge, il est impossible de mettre
sur aucun des innombrables ivoires conservés le nom d’un artiste6,
et si l’on veut reconstituer des ateliers, c’est uniquement aux ana-
logies de style qu’il faut s’en tenir.

Or, de tels groupements sont d’autant plus malaisés à tenter que

1. Iigl. Museen zu Berlin. Beschreibuncj der Bildwerke der christlichen Epochen :
Vœge, Die Elfenbeinbildwerke. Berlin, Spemann, 1900, in-18; et Album chez
Iteimer, à Berlin, 1902, in-4°; —Kanzler, GU avori dei musei profano et sacro
délia Bibliotheca Vaticana. Roma, 1903, in-fol. ; — J. Destrée, Catalogue des
ivoires des rnusées royaux des arts décoratifs. Bruxelles, 1902, in-8°; — sans
compter W. Maskell, Description of the ivories in the South Kensington Muséum.
London, 1872, in-8°, —et J.-O. Westwood, A descriptive catalogue ofthe Fictilelvo-
ries in the South Kensington Muséum. Londres, 1876, in-8°.

2. Richard, Mahaut, comtesse d’Artois et de Bourgogne. Paris, 1887, in- 8°, p. 321.

3. Labarte, Inventaire du mobilier de Charles V. Paris, 1879, in-4° (Documents
inédits, p. 281).

4. Prost, Inventaires mobiliers des ducs de Bourgogne. Paris, 1902-1903, in-8, t. I.

5. Pinchart, Quelques artistes et artisans de Tournai. (Extr. des Bull, de l’Aca-
démie royale de Belgique, 3e série, t. IV, 1882).

6. Le nom de Jehan Nicolle, qui se rencontre sur un « baiser de paix » du
British Muséum, n’est pas une signature comme on Ta cru parfois (Gust, The Ivory
workers ofthe middle âges. London, 1902, in-16, p. 144); c’est unnomde propriétaire-
 
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