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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 5
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Gabillot, Cyrille: Les trois Drouais, 3, François-Hubert Drouais (1727 - 1775)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0428

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386

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

(très probablement celui de M. Goupil), et une tête de petit garçon
intitulée Le Petit polisson. Le « tableau d’agrément » de 7 pieds de
haut sur S de large, était le portrait d’une dame dont le livret ne
donne pas le nom Yoici ce que dit le Nécrologe de cette exposition :

La tête fraîche et lumineuse de la femme qu’il avait peinte, et qu’il
avait rendue plus piquante encore par les effets de clair-obscur qu’il
avait portés savamment sur une partie de ses ajustements, annonça ce
qu’on avait à attendre de ce jeune peintre parla couleur, le dessin, par la
noblesse et l’harmonie de toutes les parties. La vérité frappante du por-
trait de sa mère, qu’il avait exposé le même jour, ne laissa rien à désirer, et
les agréments infinis d’un autre tableau bien connu sous le titre du Petit
polisson réunirent en sa faveur les suffrages des gens les plus difficiles à
satisfaire.

Une revue qui venait de se fonder, Y Année littéraire, ne fut pas
moins favorable à Drouais :

Il paraît cette année, pour la première fois, un peintre de portraits qui
donne de grandes espérances, c’est M. Drouais le fils. Ce qu’on remarque
de plus frappant, c’est un grand portrait en pied qu’il a éclairé d’une ma-
nière très hardie, et dont néanmoins il a su tirer tout l’effet qu’on en pou-
vait désirer. Une tête de petit polisson coiffée d’un chapeau lui fait aussi
beaucoup d’honneur ; elle est d’une couleur belle et vraie et produit un effet
très piquant.

Il fui même comparé à Rembrandt par un nommé Delaporte, à
propos de la distribution savante de la lumière dans ce tableau du
Petit polisson.

Drouais le fils2 s’annonçait donc comme un des futurs maîtres du
portrait. Il arrivait d’ailleurs à un moment favorable. Boucher, La
Tour, Nattier vieillissaient, et aucun de leurs successeurs, Perron-

1. Une tradition qui a cours dans la famille Drouais veut que ce premier por-
trait ait été celui de Mmc de Maintenon. Je ne sais si cette tradition est fondée.

A ce propos, je reviendrai sur le carnet de famille que possède M. Paul
Goupil. Ce carnet appartenait à François-Hubert. L’artiste y inscrivait les événe-
ments mémorables concernant la famille, naissances ou morts; on y trouve quel-
ques notes de dépenses et même des croquis ou esquisses notamment l’esquisse
du portrait du comte de Provence en costume du Saint-Esprit et une étude de tête
d’aigle pour celui de Marie-Antoinette. Le revers de la couverture porte le titre
suivant : Ouvrages de François-Hubert Drouais depuis l’année 17Ai. Malheureuse-
ment les feuilles contenant la liste de ces ouvrage sont été coupées, et on ignore
ce qu’elles sont devenues. Je signale le fait, dans le faible espoir que, si ces
feuilles n’ont pas été détruites, elles tomberont entre les mains de quelque
amateur.

2. Tl signe ainsi jusqu’à la mort de son père en 1767. Ensuite sa signature est
simplement : Drouais.
 
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