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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 6
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Koechlin, Raymond: Quelques ateliers d'ivoiriers français aux XIIIe et XIVe siècles, 2, L'atelier des tabernacles de la Vierge
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0502

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454

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

En vérité, cette qualité de français a été déniée pendant long-
temps à ces ouvrages. Ils subsistent assez nombreux, divers musées
et des collections privées en possèdent, et plusieurs écrivains ont eu
l’occasion de les remarquer; mais c’était à un moment où toute
œuvre d’art qui ne paraissait pas barbare au premier abord était
déclarée italienne, et ces morceaux subirent le sort commun : ils
furent classés italiens, même par des érudits à qui leur expérience
du moyen âge français aurait pu ouvrir les yeux Il y a peu d’an-
nées seulement leur nationalité véritable leur fut rendue; M.Semper,
qui, le premier, a étudié scientifiquement cette série et en a minu-
tieusement décrit et catalogué les pièces parvenues à sa connais-
sance1 2 3, a démontré clairement, par quelques comparaisons avec la
grande sculpture et les miniatures, qu’aucun doute n’était possible
et que ces ouvrages étaient français; les statuettes de la Vierge qui
trônent au centre de ces petits retables, de ces « tableaux cloans »,
comme disent les inventaires, sont les sœurs cadettes des grandes
statues de marbre ou de pierre que nous connaissons; les scènes
figurées sur les volets sont empruntées trait pour trait à nos manu-
scrits, et il suffit d’ailleurs de faire rentrer ce groupe dans la série
des ivoires français pour reconnaître qu’il y occupe sa place logique,
tandis qu’il n’a nul rapport avec les ivoires que l’on peut tenir pour
le plus certainement italiens. Quant à préciser de quel centre de
fabrication, de quelle province de France ces monuments provien-
nent, la difficulté est plus grande, car il faut rejeter absolument cette
opinion, qui paraît avoir cours en Allemagne et n’est fondée sur
aucun document, que les ivoires français étaient généralement de
fabrication troyenne 2; il semble certain, pourtant, que c’est aux ate-
liers parisiens qu’il faut les rattacher. Ce sont ces ateliers qui étaient
le plus renommés, et les comptes nous signalent leur activité
ininterrompue depuis le règne de Philippe le Bel jusqu’à celui de

1. Labarte tenait pour italien le grand triptyque de la collection Soltykoff,
aujourd’hui au South-Kensington (n° 140-60) et jusqu’à ces derniers temps un
triptyque de style analogue du même musée était attribué à Orcagna (n° 7592-
.04).- . ■

'2. H. Semper, Eine besondere Gruppe elfcnbeinerKlappaltarchen desxir. Jahrhun-
derts (Zeitschrift fur ckrùtliche Kunst, 1898, 3 articles).

3. Essenwein, Kœlnisches Schnitzwerk des xiv. Jahrhunderts (dans Miltheilungen
ausdem germanischen National-Museum, Nürnberg, 1889, in-8°, p. 231). Voir aussi
Antoniewiez, Ikonographisch.es zu Chrestien de Troyes (Romanische Forschungen,
1890, t. V). M. le chanoine Schnütgen a renoncé à cette opinion et donne Paris
comme le principal centre de fabrication des ivoires (Zeitschrift fur christliche
Kunst, 1902, p. 183.)
 
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