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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 3
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Bertaux, Émile: Monuments et souvenirs des Borgia dans le Royaume de Valence, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0216

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

par un auvent que soutiennent trois piliers sveltes et audacieux,
est une des œuvres les plus heureuses de l’architecture aragonaise
du xive siècle. Une peinture murale contemporaine de l'édifice
a été retrouvée le long d’un escalier moderne, à la hauteur de
l’entresol; un décor géométrique composé de « grecques », et imité
des revêtements de faïence moresque, est limité par deux bandeaux;
sur l’un, de grandes onciales peintes forment les mots de Y Ave
Maria; sur l’autre, les deux écussons d’Aragon et de Sicile alternent
avec des monogrammes coufiques, comme les écussons de Castille
sur les lambris de l’Alcazar de Séville.

La grande salle du premier étage, à laquelle monte le superbe
escalier, a été restaurée, avec son plafond à poutres peintes et son
lambrissage d'azulejos à rosaces géométriques. La petite salle voi-
sine, qui fut habitée par « saint Borgia », est aujourd’hui transfor-
mée en une chapelle neuve à voûtes d’ogives, dont le gothique est
plus allemand que catalan. L’oratoire très bas qui était attenant à
cette chambre a été revêtu, jusque sur son plafond, de marbres
polis et glacés : c’est un caveau sépulcral, où a été enterré en 1894
l’argent d’un noble comte.

Les salles qui ont le mieux conservé leur décoration primitive
se trouvent en dehors de l’ancien château, dans une aile ajoutée à la
fin du xvne siècle. Ces salles, au nombre de cinq, se suivent en
enfilade.

L’une d’elles peut montrer encore son pavement de majolique
peinte : un grand cercle, dans lequel une foule de figurines humaines
et d’animaux divers, disposés par zones, représentent les (Juatre
Eléments. Ce précieux ouvrage de l’industrie Valencienne est daté
de 1713. Les plafonds, hauts en couleur, sont l’œuvre de Gaspar de
la Huerta (1645-1714). Le plus grand réunit dans une apothéose
théâtrale saint François de Borgia et les papes de sa famille : la Foi
élève son calice devant un portrait de Calixte III et la Charité appuie
son épaule nue contre un grand médaillon d’Alexandre VI; à côté
de l’Espérance, un Amour tient un bouclier sur lequel triomphe
l’effigie du Bœuf.

Les deux tils d’Alexandre VI, qui l’un après l’autre, de 1485 à
1497, furent les maîtres de Gandfa, n’ont laissé dans le château que
des armoiries et des emblèmes. L’écusson aux armes du pape, —
Borgia et Bonis, — a été encastré au-dessus du portail d’entrée; il
est soutenu par deux angelots et surmonté, non de la tiare, mais
d’un casque qui a pour cimier un petit lion « yssant ». Un des
 
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