Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Tourneux, Maurice: Une exposition rétrospective d'art féminin
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0311

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
UNE EXPOSITION RÉTROSPECTIVE D’ART FÉMININ 29.1

rapide, il faut respecter les lois immuables de la chronologie et
saluer en entrant une artiste hollandaise, Judith Lcyster, élève de
Frans Hais, dont le nom figure pour la première fois, si je ne
m’abuse, dans une exposition française. Son Portrait d’homme et
surtout son Intérieur ne seraient déplacés dans aucun musée, caron
y trouve les qualités distinctives de l’art néerlandais de la belle
époque : une exécution serrée et de triomphants contrastes de
lumière et d’ombre.

Entre Judith Leyster, morte, dit-on, en 1660, et Rosalba Carriera
qui naquit quinze ans plus tard pour se survivre jusqu’en 1757 (car
elle avait depuis longtemps cessé de produire en raison de l’affaiblis-
sement de sa vue), aucun rapprochement n’est possible, mais je la
nomme ici comme je nommerai Angelica Kauffmann et Gertrude-
Elisabeth Wassemberg, pour accomplir un devoir de politesse inter-
nationale et arriver à la partie vraiment neuve et originale de l’ex-
position, qui se trouvait être cette fois la contribution fournie par la
France.

Cette affirmation, au premier abord paradoxale, ne surprendra
pas ceux qui ont depuis trente ans suivi les exhibitions de la nature
de celle-ci, car elle leur a procuré cette jouissance rare de faire
connaissance avec des toiles cachées jusque-là aux yeux des ama-
teurs et dignes cependant de les attirer et de les retenir. La précieuse
série des Portraits nationaux à l’Exposition Universelle de 1878, dont
le catalogue raisonné, tardivement publié par M. Henry Jouin, a
du moins dit toute l’importance1, celles des Portraits du Siècle
(1883-1885) 2 et des Portraits de Femmes et d’Enfants 3 (1897) orga-
nisées par la Société philanthropique à l’Ecole des Beaux-Arts ont pu,
il est vrai, abriter quelques-unes des toiles que nous retrouvons ici;
mais l’ensemble, par la sélection même d’où il est issu, n’en
demeure pas moins attrayant et instructif.

Pour le « grand public », un seul nom de femme artiste — un
seul, et point d’autre — lui est familier : c’est celui de i\lmB Vigée-
Lebrun et il ne serait pas impossible de déterminer les causes très
diverses de cette survie exceptionnelle ; mais, sans qu’on puisse se
ilatter jamais de reviser ou de casser des jugements de cette

1. Voyez un article de Paul Mantz dans la Gazette des Beaux-Arts du 1er dé-
cembre 1878, (réimprimé dans Les Beaux-Arts et les Arts décoratifs à l'Exposition
Universelle cle 1878).

2. Voyez Les Portraits du siècle, par Paul Mantz, dans la Gazette du 1er juin 1885,
p. 497.

3. Voyez un article de la Gazette du 1er juin 1897, pp. 445-460.
 
Annotationen