DEVANT DE COFFRE FLORENTIN, STYLE DES POLLAIUOLI
(Musée des Arts décoratifs, Paris.)
L’ART ITALIEN
AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
a première fois que je vis la collection
d’objets italiens du Musée des Arts
décoratifs, j’eus l’impression d’un jeu
de hasard où la chance, soit bonne,
soit mauvaise, vous attribue toujours
un lot quelconque; et l'on sait dans
quel embarras met parfois la jouis-
sance imprévue d’un bien plus ou
moins enviable. Cherchant à m’ex-
pliquer les origines et les raisons
d’être de cet ensemble, j’ai dû finalement conclure qu’il résultait
bien plutôt d'un caprice de la fortune que du calcul d’une pensée
directrice logiquement suivie. Il est, de fait, constitué par les
éléments les plus divers: d’abord, et surtout par le legs si précieux
de l’architecte Peyre, puis par les dons généreux d’amateurs distin-
gués tels que M. Maciet et Mme André; enfin par les achats d’un
comité composé de collectionneurs distingués, possédant chacun un
goût très sûr, mais très individuel sans nul doute. Il ne saurait
résulter de tous ces éléments un ensemble homogène; et le simple
curieux perdu au milieu de ces alluvions des siècles passés éprouve
plutôt un sentiment d’inquiétude et de fatigue que de joie.
Au demeurant, n’est-ce pas de la sorte que se forment les
musées? L’instinct de la collection est, au début, une passion qui
(Musée des Arts décoratifs, Paris.)
L’ART ITALIEN
AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
a première fois que je vis la collection
d’objets italiens du Musée des Arts
décoratifs, j’eus l’impression d’un jeu
de hasard où la chance, soit bonne,
soit mauvaise, vous attribue toujours
un lot quelconque; et l'on sait dans
quel embarras met parfois la jouis-
sance imprévue d’un bien plus ou
moins enviable. Cherchant à m’ex-
pliquer les origines et les raisons
d’être de cet ensemble, j’ai dû finalement conclure qu’il résultait
bien plutôt d'un caprice de la fortune que du calcul d’une pensée
directrice logiquement suivie. Il est, de fait, constitué par les
éléments les plus divers: d’abord, et surtout par le legs si précieux
de l’architecte Peyre, puis par les dons généreux d’amateurs distin-
gués tels que M. Maciet et Mme André; enfin par les achats d’un
comité composé de collectionneurs distingués, possédant chacun un
goût très sûr, mais très individuel sans nul doute. Il ne saurait
résulter de tous ces éléments un ensemble homogène; et le simple
curieux perdu au milieu de ces alluvions des siècles passés éprouve
plutôt un sentiment d’inquiétude et de fatigue que de joie.
Au demeurant, n’est-ce pas de la sorte que se forment les
musées? L’instinct de la collection est, au début, une passion qui