HABITATIONS A BON MARCHÉ, PAR M. E.-.T. DESLANDES
(Société des Artistes français.)
LES SALONS DE 1913
(troisième et dernier article1)
LA SCULPTURE
Tl est peut-être plus difficile de discerner aux Salons les mérites
des sculpteurs que ceux des peintres : une toile se peut isoler
de ses voisines; les statues, au contraire,malgré les taches repo-
santes des arbustes chez les Artistes français et le petit nombre
d’œuvres exposées à la Société Nationale, se découpent le plus sou-
vent sur d’autres plâtres, d’autres marbres, d’autres bronzes, dont la
couleur, l’éclairage, les lignes distraient la vue. L’œil, contre son gré,
est attiré par des masses encombrantes. Supposez que de toutes les
salles de peinture on aperçoive la toile de M. Rochegrosse. La solidité
de la matière confère aux fautes de goût des sculpteurs une existence
plus monumentale; l’anecdote et la petite littérature deviennent
provocantes. Les contorsions des midinettes, les voltiges de Murat,
les sourires béats d’agriculteurs groupés à l’ombre d’une vache Far-
nèse, les allures déclamatoires de personnages qui gesticulent devant
le coq gaulois, tous ces géants musclés qui symbolisent des pensées
profondes, ces portraits de gens si distingués qui prennent des airs
fins ou solennels, tout cela détourne le regard avec une insistance
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1913. t. I, p. 353 et 485.
(Société des Artistes français.)
LES SALONS DE 1913
(troisième et dernier article1)
LA SCULPTURE
Tl est peut-être plus difficile de discerner aux Salons les mérites
des sculpteurs que ceux des peintres : une toile se peut isoler
de ses voisines; les statues, au contraire,malgré les taches repo-
santes des arbustes chez les Artistes français et le petit nombre
d’œuvres exposées à la Société Nationale, se découpent le plus sou-
vent sur d’autres plâtres, d’autres marbres, d’autres bronzes, dont la
couleur, l’éclairage, les lignes distraient la vue. L’œil, contre son gré,
est attiré par des masses encombrantes. Supposez que de toutes les
salles de peinture on aperçoive la toile de M. Rochegrosse. La solidité
de la matière confère aux fautes de goût des sculpteurs une existence
plus monumentale; l’anecdote et la petite littérature deviennent
provocantes. Les contorsions des midinettes, les voltiges de Murat,
les sourires béats d’agriculteurs groupés à l’ombre d’une vache Far-
nèse, les allures déclamatoires de personnages qui gesticulent devant
le coq gaulois, tous ces géants musclés qui symbolisent des pensées
profondes, ces portraits de gens si distingués qui prennent des airs
fins ou solennels, tout cela détourne le regard avec une insistance
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1913. t. I, p. 353 et 485.