COFFRE PROVENÇAL GOTHIQUE EN NOYER SCULPTÉ
Collection du marquis de Monclar.
L’AMEUBLEMENT PROVENÇAL1
Depuis longtemps déjà, des légions d’antiquaires et de brocan-
teurs se sont abattues sur la Provence; pénétrant jusque dans
les villages les plus écartés des grandes voies, ils ont enlevé
de nombreuses œuvres d’art qu’ils savaient devoir placer au mieux de
leurs intérêts. C’est par milliers qu’ils ont exporté des colïres,
bahuts, tables, consoles, trumeaux, chaises, fauteuils, panetières,
bois sculptés de tout genre, acquis bien souvent à vil prix, principa-
lement au début. Leur succès a même créé dans le pays une nouvelle
industrie, très florissante, celle de la contrefaçon îles objets anciens.
Mais la Provence était si riche qu’elle n’a pu être dépouillée
entièrement. Beaucoup de familles, très attachées aux traditions,
1. D’après un ouvrage récent : Arts et industries artistiques de la Provence. Le
meuble, ameublement provençal et comtadin, du Moyen âge à la fin du xviir siècle,
par l’abbé G. Arnaud d’Agnel. Préface de Henry Havard. Paris, L. Laveur; Mar-
seille, A. Jouvène, 1913, 2 vol. in-4° avec 128 pl. hors texte.
Je n’aime pas beaucoup cette expression « ameublement provençal et com-
tadin ». Le Gomtat Venaissin, ancien marquisat de Provence, ne fut jamais qu’un
démembrement de la Provence. Si le mot « comtadin » n’est pas un pléonasme,
juxtaposé à « provençal », il n’est pas assez compréhensif, car il ne peut s’appli-
quer ni à la ville d’Avignon, ni à la principauté d’Orange, pays qui n’ont jamais
fait partie du Venaissin. C’est un fait que M. l’abbé Arnaud d’Agnel n’ignore pas;
mais combien s’y trompent! Je ne cesserai jamais d’en faire l’observation.
Collection du marquis de Monclar.
L’AMEUBLEMENT PROVENÇAL1
Depuis longtemps déjà, des légions d’antiquaires et de brocan-
teurs se sont abattues sur la Provence; pénétrant jusque dans
les villages les plus écartés des grandes voies, ils ont enlevé
de nombreuses œuvres d’art qu’ils savaient devoir placer au mieux de
leurs intérêts. C’est par milliers qu’ils ont exporté des colïres,
bahuts, tables, consoles, trumeaux, chaises, fauteuils, panetières,
bois sculptés de tout genre, acquis bien souvent à vil prix, principa-
lement au début. Leur succès a même créé dans le pays une nouvelle
industrie, très florissante, celle de la contrefaçon îles objets anciens.
Mais la Provence était si riche qu’elle n’a pu être dépouillée
entièrement. Beaucoup de familles, très attachées aux traditions,
1. D’après un ouvrage récent : Arts et industries artistiques de la Provence. Le
meuble, ameublement provençal et comtadin, du Moyen âge à la fin du xviir siècle,
par l’abbé G. Arnaud d’Agnel. Préface de Henry Havard. Paris, L. Laveur; Mar-
seille, A. Jouvène, 1913, 2 vol. in-4° avec 128 pl. hors texte.
Je n’aime pas beaucoup cette expression « ameublement provençal et com-
tadin ». Le Gomtat Venaissin, ancien marquisat de Provence, ne fut jamais qu’un
démembrement de la Provence. Si le mot « comtadin » n’est pas un pléonasme,
juxtaposé à « provençal », il n’est pas assez compréhensif, car il ne peut s’appli-
quer ni à la ville d’Avignon, ni à la principauté d’Orange, pays qui n’ont jamais
fait partie du Venaissin. C’est un fait que M. l’abbé Arnaud d’Agnel n’ignore pas;
mais combien s’y trompent! Je ne cesserai jamais d’en faire l’observation.