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LA MAISON DES PETITS PLAIDS A PROVINS
EAU-FORTE DE M. AUGUSTE LEPÈRE
»
a Maison des Petits Plaids fut gravée
en 1909 par M. Auguste Repère
d’après un dessin qui date de l’an-
née 1902, époque où il préparait
l’admirable illustration de A Re-
bours. Il n’est pas sans intérêt de
voir par quels états passa successi-
vement cette planche. Elle avait été
conçue tout d’abord de taille plus
grande, surtout dans le sens de la
longueur. L’édifice que l’on dis-
tingue à droite se continuait par un large toit qui faisait un vaste
plan sombre. En réduisant la planche aux dimensions actuelles,
l’artiste a voulu concentrer sa lumière; pour cela, il a été amené peu
à peu — des états successifs en témoignent :— à faire jouer des
ombres au premier plan et à légèrement accentuer les valeurs du
ciel. Retouches caractéristiques : elles montrent la délicatesse d’une
vision qui, dans ses moindres vibrations, a rencontré comme inter-
prète une main d’une finesse, d’une habileté, d’une ingéniosité
exquises.
Voyez avec quelle maîtrise, usant du seul prestige de la lumière,
M. Auguste Repère a fait vivre cette petite cité provinciale. Un autre
aurait cru nécessaire de l’animer par le va-et-vient des personnages;
l’artiste ici jugea préférable, afin d’en garder mieux le caractère, de
respecter son silence. A peine quelques figures humaines intervien-
nent-elles aux arrière-plans; seul un groupe apparaît, qui, par la
qualité des noirs, fait ressortir les fonds et met en valeur l’éclai-
rage : une paysanne chargée d’un panier se penche vers deux
LA MAISON DES PETITS PLAIDS A PROVINS
EAU-FORTE DE M. AUGUSTE LEPÈRE
»
a Maison des Petits Plaids fut gravée
en 1909 par M. Auguste Repère
d’après un dessin qui date de l’an-
née 1902, époque où il préparait
l’admirable illustration de A Re-
bours. Il n’est pas sans intérêt de
voir par quels états passa successi-
vement cette planche. Elle avait été
conçue tout d’abord de taille plus
grande, surtout dans le sens de la
longueur. L’édifice que l’on dis-
tingue à droite se continuait par un large toit qui faisait un vaste
plan sombre. En réduisant la planche aux dimensions actuelles,
l’artiste a voulu concentrer sa lumière; pour cela, il a été amené peu
à peu — des états successifs en témoignent :— à faire jouer des
ombres au premier plan et à légèrement accentuer les valeurs du
ciel. Retouches caractéristiques : elles montrent la délicatesse d’une
vision qui, dans ses moindres vibrations, a rencontré comme inter-
prète une main d’une finesse, d’une habileté, d’une ingéniosité
exquises.
Voyez avec quelle maîtrise, usant du seul prestige de la lumière,
M. Auguste Repère a fait vivre cette petite cité provinciale. Un autre
aurait cru nécessaire de l’animer par le va-et-vient des personnages;
l’artiste ici jugea préférable, afin d’en garder mieux le caractère, de
respecter son silence. A peine quelques figures humaines intervien-
nent-elles aux arrière-plans; seul un groupe apparaît, qui, par la
qualité des noirs, fait ressortir les fonds et met en valeur l’éclai-
rage : une paysanne chargée d’un panier se penche vers deux