Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 10.1913)

LES STALLES DE SAINT-CLAUDE

A PROPOS DE QUATRE PANNEAUX SCULPTÉS
RETROUVÉS DANS LA COLLECTION
DE Mme LA MARQUISE ARCONATI-VISCONTI
ET AU MUSÉE DE SOUTH KENSINGTON

adame la marquise Arconati-Visconti pos-
sède parmi ses belles collections d’art deux
panneaux en bois sculpté représentant des
anges ailés porteurs d’écussons1. Sur
chaque écusson se détache un aigle. Debout
sur un socle, les anges, vêtus d’amples dra-
peries, inclinent légèrement leurs visages
expressifs. Leurs cheveux aplatis sur le
sommet de la tête, retenus au front par
un diadème, se répandent en un flot
d’ondulations épaisses et bouillonnantes. Les mains, sans être élé-
gantes, sont pleines de vie. Des flammes et des rayons illuminent
alternativement les auréoles. L’encadrement se compose d’un arc
ogival formé de lobes et de feuilles et se terminant par un fleuron
qui s’épanouit sur un remplage. Au sommet de l’un des panneaux
s’inscrivent les lettres jj. j>. s.

Ces panneaux autrefois peints ont été débarrassés de leur couleur
et réduits à l’état de bois naturel.

D’après leur style, nous pouvons les dater du xve siècle.

Achetées à Paris, mais provenant des environs de Bourg-en-
Bresse, ces œuvres ont été considérées par plusieurs érudits —
entre autres par Emile Mobilier — comme ayant appartenu à l’église
de Brou. L’aigle faisait penser à Marguerite d’Autriche. Toutefois les
stalles de Brou, exécutées dans les années 1530 à 15322, sont d’un
style plus avancé. Il suffit de comparer les Anges en question avec

1. Hauteur : lm90; largeur : 0m45.

2. V. Nodet, L’Église de Brou (Paris, H. Laurens, coll. des Petites monogra-
phies des grands édifices de la France), p. G8.

— 4e PÉRIODE.

X.

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