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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 10.1913

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Nr. 2
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Kahn, Gustave: Henri Paillard
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https://doi.org/10.11588/diglit.24887#0177

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HENRI PAILLARD

Henri Paillard, dont la lin récente surprit si tristement, avait
débuté par la gravure, et c’est pourquoi, sans doute, si
notoire que soit son œuvre de peintre et de pastelliste, le
trait principal de sa physionomie d’art, c’est sa réputation de gra-
veur.

De ce côté, son apport est nombreux et magnifique.

Ils s’encadrent merveilleusement dans les pages de texte, ces bois
de Paris-Staff qui redisent si légèrement, mais avec tant de pitto-
resque détail, le bibelot architectural d’une grande Exposition. Plus
précieux encore est son commentaire de Bruges la Morte, ces marges
précises formulées à ce livre de songe, ces églises et ces beffrois et ces
rues, et aussi ces quais où glissait le mélancolique héros de Georges
Rodenbach.

I ne savante polychromie orne ces visions calmes de petits ports
hollandais dont Paillard aima les eaux silencieuses, les mâtures
grêles, les paresseuses orées de canaux et qui lui ont fourni de très
beaux bois en couleurs.

Par la gravure sur bois, qui fut sa première technique, par l'eau-
forte aussi, Paillard a participé à cette multiple symphonie de Paris
qu’a créée, sous les espèces les plus diverses, l’art contemporain. 11 a
trouvé ses provinces préférées parmi la grande ville, au calme des
({uais, à la vie quiète du dimanche, il a longé les étals de bouqui-
nistes, noté les appontements des bateaux-mouches, décrit ranima-
tion joyeuse des berges emplies de promeneurs, et aussi il a transcrit
les marchés, au ras du lleuve, les baignades, et d’un ton plus âpre il
s’est égalé au Paris plus sévère, large et triste où le fleuve apparait
nu et livide dans les lourds trains de bateaux. L’eau-forte lui a servi
 
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