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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 10.1913

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Durand-Gréville, Émile: Notes sur les Primitifs néerlandais du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24887#0444

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NOTES SUR LES PRIMITIFS NÉERLANDAIS

DU LOUVRE

mis qu’en 1902 nous avons, pendant deux mois,
vécu toutes nos journées en tête à tête avec les
chefs-d’œuvre de l’Exposition des Primitifs fla-
mands à Bruges, de nouvelles curiosités se sont
éveillées en nous, et, dans nos voyages annuels
à travers les musées d’Europe, des occasions de
rapprochements se sont offertes. Souvent nous
avons retrouvé ce que d’autres avaient déjà vu ; mais
souvent aussi nous avons noté des ressemblances
et des différences restées encore inaperçues1.
Parmi les changements d’attribution qui vont
être proposés pour un bon nombre de Néerlandais du Louvre, plusieurs sont sans
doute déjà monnaie courante; d’autres seront facilement [acceptés; quelques-
uns seront les inconvénients des nouveautés encore trop fraîches, que d’aucuns
seront peut-être tentés d’écarter sans prendre le temps de les juger en con-
naissance de cause.

*

* *

« La Vierge du chancelier Rolin, de Jean van Eyck » (n° 1986). La modification
que nous allons proposer ne pourra guère être acceptée avant que la majorité
des historiens d’art autorisés ait approuvé l’ensemble des considérations qui
nous ont permis, dans l’œuvre actuellement attribué à Jean seul — et aussi
dans les diverses parties du retable de Gand, — de distinguer ce qu’il faut
laisser à Jean de ce qu’on doit rendre à Hubert.

En attendant, il est devenu indubitable pour nous que, dans la Vierge du
chancelier Rolin du Louvre, l’architecture et le paysage tout entiers sont de la
main d’Hubert, tandis que la Vierge, l’Enfant et l’ange, sont du plus pur style de
Jean tel qu’on le connaît par les œuvres signées du maître; quant au donateur,
son attitude penchée et naturelle, ses mains délicieuses, mais un peu conven-
tionnelles (qu’on retrouve dans le triptyque de Dresde et les Saint François
d’Assise de Philadelphie et de Turin), sont pour nous la preuve qu’il a été tout
au moins dessiné par Hubert. Est-ce lui qui l’a exécuté? Nous n’osons rien dire

1. Outre ce que nous avons publié ailleurs dans ce domaine, rappelons nos Corres-
pondances de Belgique parues dans la Chronique des Arts (1902, p. 279 et 304; 1903
p. 4), et Notes sur les Primitifs néerlandais de la National Gallery, dans la Gazette des
Beaux-Arts (1908, t. I, p. 59).
 
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