DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Lavedan, Pierre: Les émaux limousins en Champagne
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24887#0259
LES ÉMAUX LIMOUSINS EN CHAMPAGNE
l est bien difficile de découvrir aujourd’hui,
en fait d’ancienne émaillerie limousine,
des inédits de grande valeur. Les pièces
les plus importantes sont désormais clas-
sées dans les musées et dans les collec-
tions particulières. Elles ne représentent
toutefois qu’une assez faible part de
l’œuvre de Limoges. Aux moments cri-
tiques de notre histoire, comme les
guerres de la Révolution, les fondeurs ou
les étameurs s’attribuèrent la meilleure. En 1791, un fondeur, le
sieur Goutaud, revendait en Limousin « quarante-six quintaux de
vieux cuivre », dont il avait violemment arraché les incrustations
d’émail à grands coups de marteau, et l’on sait que M. du Somme-
rard fut mis sur la voie de l’étude des émaux limousins par le sac
sonore d’un chaudronnier auvergnat.
Il est cependant possible, et plus qu’on ne l’imagine, de retrouver
çà et là, dans de modestes églises de campagne, loin des grandes
routes, quelques œuvres encore susceptibles de fournir des précisions
sur la fabrication industrielle de Limoges au xme siècle.
Nous présentons ici deux pièces, relevant de ce type commercial
très courant que les Limousins ont presque exclusivement pra-
tiqué. Ce sont deux reliquaires, appartenant à l’église de Brienne-
sur-Aisne (Ardennes), non loin de Reims. L’un d’eux est malheureu-
sement très mutilé; ni l’un ni l’autre ne comptent parmi les œuvres
d’art exceptionnelles et n’ajouteront rien à la gloire de Limoges.
Ces deux châsses présentent tous les signes extérieurs classiques
des pièces limousines. Elles offrent une très vive ressemblance avec
une châsse de la collection de M. Ernest Rupin, décrite et reproduite
par lui dans L'Œuvre de Limoges (fîg. 329).
l est bien difficile de découvrir aujourd’hui,
en fait d’ancienne émaillerie limousine,
des inédits de grande valeur. Les pièces
les plus importantes sont désormais clas-
sées dans les musées et dans les collec-
tions particulières. Elles ne représentent
toutefois qu’une assez faible part de
l’œuvre de Limoges. Aux moments cri-
tiques de notre histoire, comme les
guerres de la Révolution, les fondeurs ou
les étameurs s’attribuèrent la meilleure. En 1791, un fondeur, le
sieur Goutaud, revendait en Limousin « quarante-six quintaux de
vieux cuivre », dont il avait violemment arraché les incrustations
d’émail à grands coups de marteau, et l’on sait que M. du Somme-
rard fut mis sur la voie de l’étude des émaux limousins par le sac
sonore d’un chaudronnier auvergnat.
Il est cependant possible, et plus qu’on ne l’imagine, de retrouver
çà et là, dans de modestes églises de campagne, loin des grandes
routes, quelques œuvres encore susceptibles de fournir des précisions
sur la fabrication industrielle de Limoges au xme siècle.
Nous présentons ici deux pièces, relevant de ce type commercial
très courant que les Limousins ont presque exclusivement pra-
tiqué. Ce sont deux reliquaires, appartenant à l’église de Brienne-
sur-Aisne (Ardennes), non loin de Reims. L’un d’eux est malheureu-
sement très mutilé; ni l’un ni l’autre ne comptent parmi les œuvres
d’art exceptionnelles et n’ajouteront rien à la gloire de Limoges.
Ces deux châsses présentent tous les signes extérieurs classiques
des pièces limousines. Elles offrent une très vive ressemblance avec
une châsse de la collection de M. Ernest Rupin, décrite et reproduite
par lui dans L'Œuvre de Limoges (fîg. 329).