ARRIVÉE A BERLIN DES FRANÇAIS MANDES PAR FRÉDÉRIC II (1771)
ESTAMPE ORIGINALE DE D. CHODOWIECKI
LE PEINTRE-GRAVEUR CHODOWIECKI
NÉ le 16 octobre 1726, rue du Saint-Esprit, à Dantzig, ville qui
appartenait depuis t rois siècles au royaume de Pologne, Daniel-
Nicolas Ghodowiecki1 était de souche polonaise2, et il s’en
montrait lier3. La famille était nombreuse. L’adolescent eut de bonne
heure à gagner sa vie. On le mit en apprentissage chez un épicier,
puis, après la mort de son père, en 1743, il fut envoyé chez son oncle
maternel Ayrer, quincaillier à Berlin. Son frère Gottfried y était déjà
employé. Daniel remplissait dans le magasin une tâche de teneur de
livres fort occupé. Mais cette besogne commerciale ne parvint pas à
étouffer en lui l’instinct artistique qui s’était déjà révélé à Dantzig,
où le jeune Daniel se plaisait à dessiner des silhouettes de chevaux,
de chariots, d’animaux. Loin d’entraver cette vocation, son père, qui
lui-même trouvait le loisir de faire de la miniature, avait essayé de
développer les dons naturels de l’enfant, mais d’une manière peu
pratique. A Berlin, pour avoir le temps de lire et de dessiner, Daniel
devait abréger ses heures de sommeil. Heureusement ses aptitudes
1. Voir W. von Oettingen, Ein Berliner Künstlerleben im xvmten Jahrhundert,
Berlin, 1895, in-4; — L. Kæmmerer, Chodowiecki, Bielefeld, 1897, in-8.
2. Son arbre généalogique est annexé à la préface du catalogue de ses
œuvres publié en 1857 par Engelmann. Précédé par un premier catalogue établi
par Jacoby en 1808, il a été complété par un supplément, rédigé par M. Hirsch
et édité en 1906.
3. 11 avait aussi une ascendance française, par sa grand’mère Ayrer, née de
Bailliet, originaire du pays de Gex, qui, forcée de s’expatrier, ponr cause de
religion, à la révocation de l’édit de Nantes, s’était réfugiée en Saxe. Elle
épousa un brodeur d’or de Leipzig, nommé Ayrer. Leur fille, Henriette, épouse
de Christian Chodowiecki, négocianten grains à Dantzig, fut la mère de l’artiste.
ESTAMPE ORIGINALE DE D. CHODOWIECKI
LE PEINTRE-GRAVEUR CHODOWIECKI
NÉ le 16 octobre 1726, rue du Saint-Esprit, à Dantzig, ville qui
appartenait depuis t rois siècles au royaume de Pologne, Daniel-
Nicolas Ghodowiecki1 était de souche polonaise2, et il s’en
montrait lier3. La famille était nombreuse. L’adolescent eut de bonne
heure à gagner sa vie. On le mit en apprentissage chez un épicier,
puis, après la mort de son père, en 1743, il fut envoyé chez son oncle
maternel Ayrer, quincaillier à Berlin. Son frère Gottfried y était déjà
employé. Daniel remplissait dans le magasin une tâche de teneur de
livres fort occupé. Mais cette besogne commerciale ne parvint pas à
étouffer en lui l’instinct artistique qui s’était déjà révélé à Dantzig,
où le jeune Daniel se plaisait à dessiner des silhouettes de chevaux,
de chariots, d’animaux. Loin d’entraver cette vocation, son père, qui
lui-même trouvait le loisir de faire de la miniature, avait essayé de
développer les dons naturels de l’enfant, mais d’une manière peu
pratique. A Berlin, pour avoir le temps de lire et de dessiner, Daniel
devait abréger ses heures de sommeil. Heureusement ses aptitudes
1. Voir W. von Oettingen, Ein Berliner Künstlerleben im xvmten Jahrhundert,
Berlin, 1895, in-4; — L. Kæmmerer, Chodowiecki, Bielefeld, 1897, in-8.
2. Son arbre généalogique est annexé à la préface du catalogue de ses
œuvres publié en 1857 par Engelmann. Précédé par un premier catalogue établi
par Jacoby en 1808, il a été complété par un supplément, rédigé par M. Hirsch
et édité en 1906.
3. 11 avait aussi une ascendance française, par sa grand’mère Ayrer, née de
Bailliet, originaire du pays de Gex, qui, forcée de s’expatrier, ponr cause de
religion, à la révocation de l’édit de Nantes, s’était réfugiée en Saxe. Elle
épousa un brodeur d’or de Leipzig, nommé Ayrer. Leur fille, Henriette, épouse
de Christian Chodowiecki, négocianten grains à Dantzig, fut la mère de l’artiste.