Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 10.1913)

LE « MARAT EXPIRANT » DE LOUIS DAVID

ET SES COPIES

L’exposition « David et ses
élèves » dont nous avons eu l’hon-
neur d’entretenir les lecteurs de la
Gazette des Beaux-Arts dans la
livraison de mai dernier, montra,
avant sa clôture, près de l’admi-
rable Marat àu musée de Bruxelles,
les deux répétitions ou copies con-
servées en France, l’une au musée
de Versailles, l’autre chez un des-
cendant de David, le baron Jeanin,
et sur lesquelles certains avaient
des illusions. En facilitant la com-
paraison, celte réunion des trois
toiles, permet à chacun de se
rendre compte des qualités évi-
dentes de l’œuvre type, celle de
Bruxelles, et de la valeur très inégale des copies qui la suivirent.
Ainsi est fixé indiscutablement un point intéressant de la production
davidienne.

Quelques mots sur la genèse de l’œuvre : Louis David qui, aussi-
tôt connu l’assassinat de Marat et sur l’interpellation de Guiraud,
orateur de la section du Contrat social, s’était engagé à peindre la
lin tragique de l’Ami du Peuple, devait, dans la séance de la Con-
vention du 15 juillet 1793, c’est-à-dire le surlendemain de l’événe-
ment, rappeler dans quelles circonstances il s’était, pour la der-
nière fois, trouvé en présence de Marat. C’était, non après sa mort,
comme on l’écrit couramment, mais durant la soirée qui précéda
l’assassinat : u La veille de la mort de Marat, la Société des Jacobins