Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 10.1913)

PIERRE LE GROS II ET LES SCULPTEURS FRANÇAIS 207

très au soubassement de F autel, brémin en exécuta aussi un autre.
Revenons maintenant à Théodon. Si l’on examine son groupe, qui

représente La Foi foudroyant /’Ido-
lâtrie, les caractéristiques de son
art ont tôt fait de se dégager. Le
groupe est assez bien équilibré, les
types majestueux, mais le style reste
froid, et les draperies rigides. Il lui
manque le mouvement qui anime
les œuvres italiennes de l’époque.
Il ne faut pas oublier que Théodon
était, et par sa naissance et par son
éducation, un sculpteur français du
plein xviie siècle, de vingt ans plus
âgé que Pierre Le Gros; on com-
prend sans peine pourquoi les Pères
jésuites ont préféré Je groupe de ce
dernier : bien que représentant

presque le même sujet, La Religion
foulant aux pieds l'Hérésie, il laisse
déjà paraître un génie souple et gra-
cieux. Les deux groupes mettent en
présence deux arts, ou plutôt deux
styles, qui sont tout à fait opposés.

En 1703, Théodon fut chargé de
sculpter, pour la nef de Saint-Jean-
de-Latran, la statue de saint Pierre.
La série des Apôtres qu’on voit dans
cette église constitue un des ensem-
bles les plus considérables exécutés
à Rome pendant le premier quart
du xvme siècle. Deux de ces statues
sont dues à Pierre Monnot, deux à
Pierre le Gros, et quatre à Camillo
Rusconi; mais, en ce qui concerne
le style et la conception, il est im-
possible de distinguer une statue de
l’autre. Ces vieillards drapés sont
même en Belgique; n’y cherchons
personnelle.

MONUMENT FUNÉRAIRE
DE MARIE-CHRISTINE DE SUÈDE
PAR FO NT AN A, THEODON ET L. OTTONE
(Basilique de Saint-Pierre, Rome.)

un type banal, imité partout,
pas l’ombre d’une affirmation