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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Le devis spécifie que les angles des pavillons seront en pierre de
taille, qu’ils figureront des pilastres à chapiteaux doriques; seront
également de pierre de taille les encadrements des croisées, les
plinthes, les « tables » entre les fenêtres, les frontons, les entable-
ments; « le remplissage d’entre la dite pierre » étant un parement
de brique, et « les jambes sous poutre étant conduites de fond en
comble par boutisse, pleine liaison et tout le surplus du mur ma-
çonné avec moellon et mortier fait de chaux et sable et par dedans
enduit avec piastre ». Il est aisé de reconnaître à ces détails la con-
struction brique et pierre qui subsiste encore aujourd’hui sur la cour
de Marbre et de constater ainsi l’exactitude de l’ancienne gravure
d’I. Silvestre représentant la façade de Versailles du côté du parterre
avant la construction de Louis XIV : c’est la façade du devis de 1631.
Au premier étage, avec un retrait de six pouces du mur de façade,
l’édifice devait avoir vingt-quatre pieds de large dans œuvre, au
lieu de dix-huit qu’il avait auparavant. A la hauteur de l’entable-
ment, le mur de façade n’aurait plus que deux pieds d’épaisseur.
L’entablement et les frontons seraient de bonne pierre de Saint-Leu
et tout le reste du mur serait continué en pierre de taille et brique
<( ainsi qu’il appert par le dessin », disait le texte. Partout la
brique serait « mise eu couleur, jointoyée avec blanc de plomb à
l’huile ».
Les murs des pavillons décrochés seraient moins épais, ils
auraient vingt pouces à la hauteur de l’entablement. Les cheminées
seraient en plâtre, ornées de moulures; les appuis des croisées de
pierre de liais ainsi que toutes les parties sculptées. Les planchers
seraient continués tels qu’ils étaient dans la partie subsistante du
château de 1624, c’est-à-dire avec des ais de sapin et un carrelage de
petits carreaux; dans les pavillons il y aurait des carreaux de terre
cuite.
Le devis prévoyait un escalier au centre de la façade, escalier à
quatre « noyaux », trois rampants et deux paliers, dont les marches
et paliers seraient en pierre de liais de cinq pieds de long sur quatre
pouces et demi de haut et douze pouces « de giron »L La rampe,
ces murs de refend ont été changés postérieurement. Des fouilles permettraient
sans doute de retrouver les fondations.
1. Le devis, plus loin, de charpenterie dira: « Seront mises deux poutres de
quatre toises et demie de long et d’un pied de gros, nettes, taillées pour servir
à une travée où est l’escalier. » L’escalier avait donc 8 mètres, sur, comme lar-
geur, « une travée ». La « travée de comble » est généralement de 4 mètres ;
ceci peut donner les dimensions de la cage de l’escalier.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Le devis spécifie que les angles des pavillons seront en pierre de
taille, qu’ils figureront des pilastres à chapiteaux doriques; seront
également de pierre de taille les encadrements des croisées, les
plinthes, les « tables » entre les fenêtres, les frontons, les entable-
ments; « le remplissage d’entre la dite pierre » étant un parement
de brique, et « les jambes sous poutre étant conduites de fond en
comble par boutisse, pleine liaison et tout le surplus du mur ma-
çonné avec moellon et mortier fait de chaux et sable et par dedans
enduit avec piastre ». Il est aisé de reconnaître à ces détails la con-
struction brique et pierre qui subsiste encore aujourd’hui sur la cour
de Marbre et de constater ainsi l’exactitude de l’ancienne gravure
d’I. Silvestre représentant la façade de Versailles du côté du parterre
avant la construction de Louis XIV : c’est la façade du devis de 1631.
Au premier étage, avec un retrait de six pouces du mur de façade,
l’édifice devait avoir vingt-quatre pieds de large dans œuvre, au
lieu de dix-huit qu’il avait auparavant. A la hauteur de l’entable-
ment, le mur de façade n’aurait plus que deux pieds d’épaisseur.
L’entablement et les frontons seraient de bonne pierre de Saint-Leu
et tout le reste du mur serait continué en pierre de taille et brique
<( ainsi qu’il appert par le dessin », disait le texte. Partout la
brique serait « mise eu couleur, jointoyée avec blanc de plomb à
l’huile ».
Les murs des pavillons décrochés seraient moins épais, ils
auraient vingt pouces à la hauteur de l’entablement. Les cheminées
seraient en plâtre, ornées de moulures; les appuis des croisées de
pierre de liais ainsi que toutes les parties sculptées. Les planchers
seraient continués tels qu’ils étaient dans la partie subsistante du
château de 1624, c’est-à-dire avec des ais de sapin et un carrelage de
petits carreaux; dans les pavillons il y aurait des carreaux de terre
cuite.
Le devis prévoyait un escalier au centre de la façade, escalier à
quatre « noyaux », trois rampants et deux paliers, dont les marches
et paliers seraient en pierre de liais de cinq pieds de long sur quatre
pouces et demi de haut et douze pouces « de giron »L La rampe,
ces murs de refend ont été changés postérieurement. Des fouilles permettraient
sans doute de retrouver les fondations.
1. Le devis, plus loin, de charpenterie dira: « Seront mises deux poutres de
quatre toises et demie de long et d’un pied de gros, nettes, taillées pour servir
à une travée où est l’escalier. » L’escalier avait donc 8 mètres, sur, comme lar-
geur, « une travée ». La « travée de comble » est généralement de 4 mètres ;
ceci peut donner les dimensions de la cage de l’escalier.