DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Migeon, Gaston: Acquisitions nouvelles du Musée du Louvre: notes d'archéologie musulmane
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dernières n'ont été plus opportunes, car elles s’affirment au moment
où, de tous les points du monde musulman, afflue une quantité con-
sidérable d’objets de toute espèce, dont la recherche a été enfin
déterminée, après de longs siècles d’indifférence, par le goût de
nombreux amateurs contemporains passionnés à les accueillir. Il
est rare que les objets (principalement de céramique) portent des
inscriptions, et presque sans exemple qu’elles soient datées. C’est
ainsi que les représentations décoratives rencontrées dans les grands
monuments à inscriptions datées interviennent utilement, et nous
apportent le secours de précieuses confrontations.
Le musée du Louvre qui, depuis de nombreuses années, grâce à la
persistance et à la confiante sollicitude du Conseil des Musées, s’est
enrichi de tant d’objets précieux des arts de l’Islam, peut, à l’heure
actuelle, proposer à l’étude un certain nombre de petits monuments
de céramique, de verrerie, de bronze, tout à fait dignes de retenir
l’attention. Il est sans doute prématuré de vouloir, grâce à ces
matériaux, échafauder des théories, de procéder à des classements
systématiques. Il me semble que le meilleur travail d’analyse consiste
actuellement à faire connaître les objets, le plus grand nombre
d’objets possible, à établir des procès-verbaux d’identité et de com-
paraison avec les sujets préexistants, et à préparer ainsi la voie
à des travaux de synthèse où tous ces matériaux bien étiquetés
viendront prendre place dans des constructions harmonieuses. Nous
serons très fiers d’avoir pu, dans la mesure de nos forces et de nos
connaissances, les amener à pied d’œuvre.
Les fouilles poursuivies depuis quelques années à Rhagès, en
Perse, nous avaient, depuis assez longtemps déjà, fait connaître une
céramique infiniment variée. Mais voici que commencent à sortir
du sol plus profondément exploré des débris architectoniques : enca-
drements de fenêtres ou de portes, et plaques de revêtement mural
en marbre, annonciateurs de bien importantes révélations.
I. — Une de ces dalles de marbre vient de parvenir au musée du
Louvre, décorée en relief méplat d’un félin enchaîné à un disque,
d’exécution fruste et de caractère archaïque. Gomme il est très fré-
quent dans la décoration musulmane (et c’est un principe hérité
d’arts orientaux plus anciens), la bête se présente de profil, et la tête
de face, tête tout à fait aplatie, les bajoues carrées, les oreilles
droites, les griffes acérées, la queue redressée et ramenée au-dessus
du dos. Si ce n’était là que partie d’une décoration plus étendue, il
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dernières n'ont été plus opportunes, car elles s’affirment au moment
où, de tous les points du monde musulman, afflue une quantité con-
sidérable d’objets de toute espèce, dont la recherche a été enfin
déterminée, après de longs siècles d’indifférence, par le goût de
nombreux amateurs contemporains passionnés à les accueillir. Il
est rare que les objets (principalement de céramique) portent des
inscriptions, et presque sans exemple qu’elles soient datées. C’est
ainsi que les représentations décoratives rencontrées dans les grands
monuments à inscriptions datées interviennent utilement, et nous
apportent le secours de précieuses confrontations.
Le musée du Louvre qui, depuis de nombreuses années, grâce à la
persistance et à la confiante sollicitude du Conseil des Musées, s’est
enrichi de tant d’objets précieux des arts de l’Islam, peut, à l’heure
actuelle, proposer à l’étude un certain nombre de petits monuments
de céramique, de verrerie, de bronze, tout à fait dignes de retenir
l’attention. Il est sans doute prématuré de vouloir, grâce à ces
matériaux, échafauder des théories, de procéder à des classements
systématiques. Il me semble que le meilleur travail d’analyse consiste
actuellement à faire connaître les objets, le plus grand nombre
d’objets possible, à établir des procès-verbaux d’identité et de com-
paraison avec les sujets préexistants, et à préparer ainsi la voie
à des travaux de synthèse où tous ces matériaux bien étiquetés
viendront prendre place dans des constructions harmonieuses. Nous
serons très fiers d’avoir pu, dans la mesure de nos forces et de nos
connaissances, les amener à pied d’œuvre.
Les fouilles poursuivies depuis quelques années à Rhagès, en
Perse, nous avaient, depuis assez longtemps déjà, fait connaître une
céramique infiniment variée. Mais voici que commencent à sortir
du sol plus profondément exploré des débris architectoniques : enca-
drements de fenêtres ou de portes, et plaques de revêtement mural
en marbre, annonciateurs de bien importantes révélations.
I. — Une de ces dalles de marbre vient de parvenir au musée du
Louvre, décorée en relief méplat d’un félin enchaîné à un disque,
d’exécution fruste et de caractère archaïque. Gomme il est très fré-
quent dans la décoration musulmane (et c’est un principe hérité
d’arts orientaux plus anciens), la bête se présente de profil, et la tête
de face, tête tout à fait aplatie, les bajoues carrées, les oreilles
droites, les griffes acérées, la queue redressée et ramenée au-dessus
du dos. Si ce n’était là que partie d’une décoration plus étendue, il