DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Michel, André: Ce qu' "ils" ont détruit
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
la Renaissance, déjà mutilée à la Révolution, paraît avoir com-
plètement péri; la délicieuse piscine du maître-autel n’est pas
moins compromise, et plusieurs des vitraux, qui, avec ceux de Saint-
Pierre de Roye, passaient pour les plus intéressants et les mieux
conservés de la contrée, sont également anéantis. Us portaient
presque tous à leur sommet un portrait d’homme avec cette in-
scription : Bléville. C’était le nom du verrier, Mathieu Bléville de
Saint-Quentin, fort réputé au xvie siècle. Les histoires de saint Jean-
Baptiste, de saint Nicolas, de la Passion, la vie de la Vierge, s’y
Cliché du Service photographique de l’Armée.
l’église d’ablain-saint-nazaire
déroulaient en une série de tableaux dont quelques-uns inspirés des
gravures de Martin Schongauer de Colmar, et l’effigie de la fonda-
trice, agenouillée devant un prie-Dieu, y intervenait, comme dans la
série des vitraux de Saint-Martin de Montmorency, ceux des fonda-
teurs de l’insigne chapelle. C’était là un des ensembles des plus
précieux que le xvie siècle nous eût laissés.
Enfin, une série de monuments funéraires complétait la déco-
ration et l’intérêt exceptionnel de ce sanctuaire. Un grand nombre
des dalles étaient faites de pierres tombales des xvie et xvne siècles
et près des maîtres, les serviteurs avaient trouvé place, comme ce
vieux jardinier du château, Masset-Villain, mort à quatre-vingts ans,
le 14 novembre 1664, et Claude Belva, en son vivant garçon
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
la Renaissance, déjà mutilée à la Révolution, paraît avoir com-
plètement péri; la délicieuse piscine du maître-autel n’est pas
moins compromise, et plusieurs des vitraux, qui, avec ceux de Saint-
Pierre de Roye, passaient pour les plus intéressants et les mieux
conservés de la contrée, sont également anéantis. Us portaient
presque tous à leur sommet un portrait d’homme avec cette in-
scription : Bléville. C’était le nom du verrier, Mathieu Bléville de
Saint-Quentin, fort réputé au xvie siècle. Les histoires de saint Jean-
Baptiste, de saint Nicolas, de la Passion, la vie de la Vierge, s’y
Cliché du Service photographique de l’Armée.
l’église d’ablain-saint-nazaire
déroulaient en une série de tableaux dont quelques-uns inspirés des
gravures de Martin Schongauer de Colmar, et l’effigie de la fonda-
trice, agenouillée devant un prie-Dieu, y intervenait, comme dans la
série des vitraux de Saint-Martin de Montmorency, ceux des fonda-
teurs de l’insigne chapelle. C’était là un des ensembles des plus
précieux que le xvie siècle nous eût laissés.
Enfin, une série de monuments funéraires complétait la déco-
ration et l’intérêt exceptionnel de ce sanctuaire. Un grand nombre
des dalles étaient faites de pierres tombales des xvie et xvne siècles
et près des maîtres, les serviteurs avaient trouvé place, comme ce
vieux jardinier du château, Masset-Villain, mort à quatre-vingts ans,
le 14 novembre 1664, et Claude Belva, en son vivant garçon