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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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Nr. 1
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Sarton, George: Matériaux pour l'histoire de l'art asiatique, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0024

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

i4

ancienne. Est-ce la tradition de Li Chao-tao? Pour décider cette question il
faudrait des points de repère qui nous manquent. Elle m’a paru mériter, en
tout cas, d’être décrite et ma description pourra peut-être suggérer aux
critiques ayant accès à d’autres matériaux des comparaisons utiles.

IV

LE « HOEKÉ MANDALA » DE BOSTON (milieu du ixe siècle).

Le « Hokké Mandata » est l’un des trésors les plus précieux du Musée de
Boston. Il est doublement précieux, d'une part à cause de sa beauté sereine,
d’autre part à cause de son authenticité. Il fait partie du musée depuis
1911 '. Avant cela il avait reposé pendant de longs siècles dans le temple
IIokké-Dô du grand monastère de Tôdai-ji à Nara. Ce temple date de 783
(il s'appelait alors Konshô-ji) : il fut absorbé dans le monastère vers 762, et
il existe encore de nos jours. En 11 48, un des supérieurs se rendant compte
de la valeur de l’œuvre qui ornait son temple, écrivit au dos l’inscription
suivante :

« Le principal mandala du Hokké-dô. Ce mandala représente la mon-
tagne sacrée et est un véritable produit de l’Inde. Etant donné que la partie
se trouvant en dessous du trône de S’àkya a été entièrement détruite, peut-
être à cause du délabrement naturel ou bien à cause des mutilations que les
hommes y ont faites 1 2, étant donné aussi que la peinture s’est trouvée dans
cet état depuis des temps immémoriaux, nous avons autorisé Chinkai, Ikô-
Daihôsbi3, un moine de ce temple, à le restaurer en mars de la 4e année de
Kyûan (1 i48). Nous l’y avons autorisé à cause de son adresse à peindre qu’il
a héritée de ses ancêtres4 5. Nous inscrivons ces détails pour que la postérité ne
soit pas induite en erreur. Kanshin0, Bettô-IIonmu, Gon-Dai-sojô 6. »

Le titre japonais de celte peinture a été consacré par une tradition si longue
et si vénérable, que ce serait presque un sacrilège de le remplacer par un autre.

1. Numéro d’entrée: 11.6120 (collection.Bigelow). Peinture sur soie ; dimensions :

i,07X i,44.

2. Pour obtenir des reliques.

3. Titre ecclésiastique.

4. Chinkai était le fils du peintre fameux Motomitsu.

5. Kanshin (io84-i i53) était en effet l’un des dignitaires du Tôdai-ji, Les titres qui
suivent son nom peuvent se traduire : administrateur du temple, archevêque assistant.

6. Ma traduction est fondée sur la traduction anglaise publiée par M. Anesaki, Buddhist
art in Us relation to Buddhist ideals, Boston, 1 g 15, pl. VI. — M. John E. Lodge me
communique que cette peinture fut examinée en 1886 par Kawasaki Chitora, un amateur
japonais bien connu, qui y consacra une étude dans le Kogabiki i4, p. 5ii (vol III de
l’édition de igi3). Cette étude contient le texte de l’inscription et des notes sur le peintre
Chinkai.
 
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