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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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Venturi, Lionello: La critique d'art en Italie à l'époque de la Renaissance, [2]: Léonard et Michel-Ange
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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0057

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LÉONARD ET MICHEL-ANGE

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conservé aux Offices de Florence, révéla, en effet, son amour pour le
paysage. Léonard connaît même quelques-unes des nécessités fondamen-
tales de la couleur. Par exemple, il affirme qu’en plein air les ombres sont
bleues, tandis qu’Alberti voulait les ombres noires. Et, pour expliquer les
rapports entre les couleurs et les lumières, Léonard observe que si le rouge
et le jaune ont leur éclat dans la lumière, le vert et le bleu reçoivent plus de
valeur dans l’ombre. Voilà un des premiers essais de la théorie des

PAYSAGE, DESSIN A LA PLUME PAR LÉONARD DE VINCI
(Musée des Offices, Florence.)

« valeurs », un raffinement de goût qui, clans la suite, a permis à Paul
Véronèse de peindre ses verts inoubliables.

En outre, Léonard s’aperçoit que la surface peinte ne doit pas être trop
polie si l’on veut que les couleurs y obtiennent toute leur vivacité. Cela
revient à demander ce la touche » dans la peinture, si l’on veut peindre en
coloriste. Mais, si en écrivant sur l’art, Léonard se rend compte des ombres
bleues, de la valeur des verts, de la touche même, il ne renonce pas, au nom
de ces découvertes dans la vision naturelle, à son amour de la forme, dont il
avait nourri son esprit dès son enfance dans le milieu florentin.

Et pourtant, après avoir joui d’une vision de la nature si large, si univer-
selle, Léonard ne pouvait pas revenir à la forme solide et restreinte de la
 
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