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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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Nr. 1
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Brockwell, Maurice W.: La collection Mond: correspondance d'Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0132

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

d’après la loi, une telle disposition devient caduque après vingt-cinq ans, malgré la
barrière des précautions testamentaires.

Par son testament du 26 novembre 1906, Mond dictait les conditions suivantes :
les conservateurs de la National Gallery devaient choisir, parmi une série de tableaux
groupés sous la rubrique « tableaux pour la National Gallery », les toiles qu’ils
voudraient, à condition d’en prendre au moins les trois quarts, sauf à parfaire ce
chiffre en prélevant au besoin des tableaux dans le reste de la collection. Les toiles
ainsi choisies seraient exposées dans une ou plusieurs salles de la National Gallery sous
le nom de « Collection Mond » et devaient y demeurer toujours réunies. Au cas où le
musée n’offrirait point de salle convenable et qu’on ne pût en obtenir que grâce à
une modification ou à un agrandissement des bâtiments existants, les conservateurs
étaient autorisés à faire effectuer aux frais de la succession les travaux nécessaires.
La veuve du testateur aurait la jouissance des tableaux sa vie durant, à charge de
les conserver en bon état et de les assurer contre l’incendie. En outre, elle pourrait
disposer par testament, en faveur de qui lui plairait, d’un maximum de douze tableaux.

La liste des « tableaux pour la National Gallery » contenait 56 numéros, comprenant
des toiles de Gentile Bellini, Carotto, Cranach, Lanzani, Pollaiuolo, Raphaël, Sodoma,
Torbido, Fra Bartolommeo, Giovanni Bellini, Bissolo, Boccaccino, Giambono, Bot-
licelli, Cima, Crivelli, Dosso Dossi, Luini, Mazzolino, Palma Xeccbio, Savoldo,
Signorelli, Titien, Alvise Vivarini et Bollraffio : en vérité une compagnie très variée.

On ne peut manquer de remarquer que cette liste ne mentionne ni VImperator
Mundi d’Andrea Mantegna, ni la Madone à la pomme de Giovanni Bellini, ni la
Madone avec U Enfant de Sodoma, ni la Madone avec i Enfant et un donateur de
B. Montagna1.

Mrs. Mond étant décédée le i5 mai 1923, après une longue maladie, ce legs
magnifique entre à présent en voie de réalisation.

Les pièces maîtresses de la collection (formée principalement entre 1888 et 1894)
sont bien connues des critiques européens, grâce au savant catalogue du Dr Richter
et à son excellent album. Cet ouvrage, qui résume des années d’études, de voyages
et de minutieuses recherches, a été édité par John Murray, au prix de quinze gui-
nées, quelques mois après la mort de Mond. (Notons, entre parenthèses, que le
Dr Richter, qui acheta pour Mond la plupart des tableaux, était le fils d’une dame
alsacienne, connue pour ses goûts artistiques, et descendait, du côté paternel, d’une
vieille famille huguenote.)

Il y a lieu de croire que Mond eut désiré que sa collection fût intégralement con-
servée dans la maison qu’il habita longtemps, avenue Road, St. Johns Wood, s’il
était parvenu à se rendre acquéreur du terrain où elle était bâtie, et c’est probable-
ment parce qu’il ne put y réussir qu’il ne rédigea son testament que juste un an
avant sa mort. Mais, les pièces étant petites, insuffisamment éclairées, et la maison

1. Notons incidemment que Mond légua certains meubles et objets personnels, avec une
rente, à Mlle Henriette Hertz, qui ultérieurement en donna une partie au gouvernement
italien.
 
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