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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ratrice, et il est probable que ce fut à ce moment que les trois tableaux
furent aussi commandés, mais cette commande fut abandonnée un peu plus
tard à cause des retards que mit l'empereur dans ses paiements. Une lettre1,
du 5 octobre i544> de Titien à son patron contient une allusion à ses besoins
d’argent, et une autre
lettre de l’Arétin au même,
datée du même jour,
explique que pendant neuf
ans Titien n’a pu toucher
un sou de ce que lui devait
l’empereur. Celui-ci ne
semble pas avoir répondu
à ce double appel, que
Titien répète, sans meil-
leur succès d'ailleurs,
dans une lettre du 8 dé-
cembre 1545. En effet, ce
ne fut qu’à la fin de 1547,
quand il appela Titien à
Augsbourg, que Charles-
Quint semble avoir repris
des relations avec le
peintre ; YEcce Homo pré-
senté à cette date fut vrai-
semblablement le rempla-
çant de celui de 1543 que
Titien avait déjà cédé à son
ami Giovanni d’Anna.
On peut déterminer
d’après les documents2 la
date du deuxième exemple
de notre série : la Résur-
rection, qui, avec son
pendant abîmé, la Cène, se
trouve actuellement au Musée d’Urbino. Le premier paiement et sans doute
le contrat pour Yinsegna, ou bannière processionnelle, de la confrérie
du « Corpus Domini » datent du 4 décembre 1542, et le dernier se place au
JPhot. Anderson.
LA RÉSURRECTION, PAR TITIEN
(.Musée d’Urbino.)
1. Citée par Victor Basch, Titien, Paris, 1920, p. 92.
2. Publiés par Scatassa, Repertorium fur Kunstwissenschaft,\o\. XXV, p. 443.
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ratrice, et il est probable que ce fut à ce moment que les trois tableaux
furent aussi commandés, mais cette commande fut abandonnée un peu plus
tard à cause des retards que mit l'empereur dans ses paiements. Une lettre1,
du 5 octobre i544> de Titien à son patron contient une allusion à ses besoins
d’argent, et une autre
lettre de l’Arétin au même,
datée du même jour,
explique que pendant neuf
ans Titien n’a pu toucher
un sou de ce que lui devait
l’empereur. Celui-ci ne
semble pas avoir répondu
à ce double appel, que
Titien répète, sans meil-
leur succès d'ailleurs,
dans une lettre du 8 dé-
cembre 1545. En effet, ce
ne fut qu’à la fin de 1547,
quand il appela Titien à
Augsbourg, que Charles-
Quint semble avoir repris
des relations avec le
peintre ; YEcce Homo pré-
senté à cette date fut vrai-
semblablement le rempla-
çant de celui de 1543 que
Titien avait déjà cédé à son
ami Giovanni d’Anna.
On peut déterminer
d’après les documents2 la
date du deuxième exemple
de notre série : la Résur-
rection, qui, avec son
pendant abîmé, la Cène, se
trouve actuellement au Musée d’Urbino. Le premier paiement et sans doute
le contrat pour Yinsegna, ou bannière processionnelle, de la confrérie
du « Corpus Domini » datent du 4 décembre 1542, et le dernier se place au
JPhot. Anderson.
LA RÉSURRECTION, PAR TITIEN
(.Musée d’Urbino.)
1. Citée par Victor Basch, Titien, Paris, 1920, p. 92.
2. Publiés par Scatassa, Repertorium fur Kunstwissenschaft,\o\. XXV, p. 443.
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