MÉLANGES HULIN DE LOO
113
bois de 97 X 57 mm. représentant un pèlerin agenouillé
devant un crucifix (1).
Ces gravures, surtout les sept premières, comptent parmi
les plus belles que l’on puisse rencontrer dans les éditions
anversoises de la première moitié du XVIe siècle. Elles sont
l’œuvre d’un artiste expérimenté et se distinguent par un
grand souci de pittoresque, un sens parfait de la compo-
sition et du mouvement.
Mais on constate également que ces petites gravures
sont pleines de couleur locale; que les types sont parfaite-
ment observés et que les costumes et les architectures
sont d’une exactitude si remarquable qu’ils ne purent être
dessinés que par un artiste qui les nota d’après nature. Ce
sont les mêmes que l’on rencontre dans les Mœurs et
fâchons de faire des Turcs, les figures ont ce même mou-
vement pathétique qui caractérise celles des gravures
d’après Coecke et celles des tapisseries exécutées d’après
ses cartons. D’autres détails prouvent également la pater-
nité de Coeck. Notamment la façon de diviser la composi-
tion en deux parties par un arbre s’élevant au milieu, par-
ticularité qui se retrouve dans plusieurs œuvres de Coeck.
Quel autre artiste anversois aurait d’ailleurs pu, en ce
moment, produire des compositions aussi vivantes et aussi
véridiques en même temps ? Coeck était devenu célèbre par
son voyage en Orient qui, ainsi que l’écrit M. Friedlander,
« avait produit une profonde impression sur ses contem-
porains. Partout Pierre Coeck était considéré comme
l’homme qui vécut chez les Turcs ». Et l’on sait qu’il en
rapporta de nombreux documents. Rien de plus naturel,
nous semble-t-il, que Grilles Coppens van Diest, l’imprimeur
(1) Brunet (Manuel du Libraire, Paris, 1861, t. II, col. 1541) mentionne une
édition flamande et une édition française (Les Misères et tribulations que les
chrestiens tributaires et esclaves tenuz par les Turcsz souffrent et sont
contrainctz endurer mises par figures), toutes deux de 1544, la seconde
portant in fine Imprimé en Anuers par Jehan de Grave, 1544. Selon Brunet,
oes deux éditions, que nous n’avons jamais rencontrées, contiennent les mêmes
bois que l’édition latine.
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bois de 97 X 57 mm. représentant un pèlerin agenouillé
devant un crucifix (1).
Ces gravures, surtout les sept premières, comptent parmi
les plus belles que l’on puisse rencontrer dans les éditions
anversoises de la première moitié du XVIe siècle. Elles sont
l’œuvre d’un artiste expérimenté et se distinguent par un
grand souci de pittoresque, un sens parfait de la compo-
sition et du mouvement.
Mais on constate également que ces petites gravures
sont pleines de couleur locale; que les types sont parfaite-
ment observés et que les costumes et les architectures
sont d’une exactitude si remarquable qu’ils ne purent être
dessinés que par un artiste qui les nota d’après nature. Ce
sont les mêmes que l’on rencontre dans les Mœurs et
fâchons de faire des Turcs, les figures ont ce même mou-
vement pathétique qui caractérise celles des gravures
d’après Coecke et celles des tapisseries exécutées d’après
ses cartons. D’autres détails prouvent également la pater-
nité de Coeck. Notamment la façon de diviser la composi-
tion en deux parties par un arbre s’élevant au milieu, par-
ticularité qui se retrouve dans plusieurs œuvres de Coeck.
Quel autre artiste anversois aurait d’ailleurs pu, en ce
moment, produire des compositions aussi vivantes et aussi
véridiques en même temps ? Coeck était devenu célèbre par
son voyage en Orient qui, ainsi que l’écrit M. Friedlander,
« avait produit une profonde impression sur ses contem-
porains. Partout Pierre Coeck était considéré comme
l’homme qui vécut chez les Turcs ». Et l’on sait qu’il en
rapporta de nombreux documents. Rien de plus naturel,
nous semble-t-il, que Grilles Coppens van Diest, l’imprimeur
(1) Brunet (Manuel du Libraire, Paris, 1861, t. II, col. 1541) mentionne une
édition flamande et une édition française (Les Misères et tribulations que les
chrestiens tributaires et esclaves tenuz par les Turcsz souffrent et sont
contrainctz endurer mises par figures), toutes deux de 1544, la seconde
portant in fine Imprimé en Anuers par Jehan de Grave, 1544. Selon Brunet,
oes deux éditions, que nous n’avons jamais rencontrées, contiennent les mêmes
bois que l’édition latine.