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MÉLANGES HULIN DE LOO
nement, et sans doute aussi les volets dispersés de VAn-
nonciation d’Aix, publie dans l’article précité de VArte,
un portrait d’homme, aujourd’hui au Musée de Cleveland,
et qui appartint auparavant à la collection Holden, sous
le nom de Domenico G-hirlandajo ; il fut ensuite donné par
M. Berenson à Juste de Grand. Mais cette attribution fut
rejetée par le Catalogue de la collection Holden, collection
entrée au Musée de Cleveland en 1917. L’attribution que
donne à son tour M. Lionello Venturi, et qui est très juste,
puisqu’elle est basée sur une comparaison de ce portrait
avec le Saint Jérôme du Musée de Naples, est celle de
Colantonio.
Mais je crois avoir démontré que ce Colantonio n’est
autre que-le Maître de l’Annonciation d’Aix, et le portrait
du Musée de Cleveland semble devoir confirmer à son tour
mon hypothèse. Car, encore plus qu’au Saint Jérôme de
Naples, il est comparable, pour la construction du visage
(l'a bouche notamment) au Jérémie, volet de VAnnonciation
d’Aix, conservé au Musée de Bruxelles, et, pour le capuchon
qui coiffe le personnage représenté, et le drapé de sa
manche, à l’Isaïe, second volet de l’Annonciation dans la
collection Cook à Richmond. Les mains seules, dans le por-
trait du Musée de Cleveland, comme le remarque M.Lionello
Venturi, manquent de relief ; or, les mains sont remarqua-
blement sculpturales chez le Maître de l’Annonciation
d ’Aix. Cependant ni celles du Saint Jérôme, ni même celles
de 1 ’lsdie ne sont nettement supérieures à celles du portrait.
Quant au meuble chargé de boîtes, de livres et de vases,
qui décore le fond de ce portrait, il suffit de le rapprocher
de la planche garnie de mêmes objets qui surmonte le
Jérémie de Bruxelles ou de celle (appartenant au Musée
d’Amsterdam) qui dominait originairement VIsaie de la
collection Cook, ou de toute la bibliothèque qui entoure la
cellule du Saint Jérôme de Naples, pour être convaincu
que toutes ces « natures mortes » sont peintes de la même
main, une main qui, comme le dit M. Lionello Venturi,
MÉLANGES HULIN DE LOO
nement, et sans doute aussi les volets dispersés de VAn-
nonciation d’Aix, publie dans l’article précité de VArte,
un portrait d’homme, aujourd’hui au Musée de Cleveland,
et qui appartint auparavant à la collection Holden, sous
le nom de Domenico G-hirlandajo ; il fut ensuite donné par
M. Berenson à Juste de Grand. Mais cette attribution fut
rejetée par le Catalogue de la collection Holden, collection
entrée au Musée de Cleveland en 1917. L’attribution que
donne à son tour M. Lionello Venturi, et qui est très juste,
puisqu’elle est basée sur une comparaison de ce portrait
avec le Saint Jérôme du Musée de Naples, est celle de
Colantonio.
Mais je crois avoir démontré que ce Colantonio n’est
autre que-le Maître de l’Annonciation d’Aix, et le portrait
du Musée de Cleveland semble devoir confirmer à son tour
mon hypothèse. Car, encore plus qu’au Saint Jérôme de
Naples, il est comparable, pour la construction du visage
(l'a bouche notamment) au Jérémie, volet de VAnnonciation
d’Aix, conservé au Musée de Bruxelles, et, pour le capuchon
qui coiffe le personnage représenté, et le drapé de sa
manche, à l’Isaïe, second volet de l’Annonciation dans la
collection Cook à Richmond. Les mains seules, dans le por-
trait du Musée de Cleveland, comme le remarque M.Lionello
Venturi, manquent de relief ; or, les mains sont remarqua-
blement sculpturales chez le Maître de l’Annonciation
d ’Aix. Cependant ni celles du Saint Jérôme, ni même celles
de 1 ’lsdie ne sont nettement supérieures à celles du portrait.
Quant au meuble chargé de boîtes, de livres et de vases,
qui décore le fond de ce portrait, il suffit de le rapprocher
de la planche garnie de mêmes objets qui surmonte le
Jérémie de Bruxelles ou de celle (appartenant au Musée
d’Amsterdam) qui dominait originairement VIsaie de la
collection Cook, ou de toute la bibliothèque qui entoure la
cellule du Saint Jérôme de Naples, pour être convaincu
que toutes ces « natures mortes » sont peintes de la même
main, une main qui, comme le dit M. Lionello Venturi,