MÉLANGES HULIN DE LOO
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de les exécuter dans le délai de trois ans ». Le pape s’adres-
sait donc à l’interprète des Actes des Apôtres.
Pour ne pas avoir une extraction aussi célèbre, les deux
pièces de l’Histoire de David ont cependant une origine
des plus honorables, grâce à leur étroite parenté avec la
tenture de la Vie du Christ dont il vient d’être question.
C’est surtout dans la scène de l’Adoration des Bergers
que l’on constate les analogies les plus grandes avec les
deux épisodes de la vie de David qui nous occupent. Ceux-
ci nous semblent même supérieurs à plusieurs égards à cette
vie du Christ désignée aussi sous le nom de scuola nuova.
Il s’agit apparemment d’un romaniste des anciens Pays-
Bas, mais qui ne s’était pas dépouillé d’un certain goût
pour le pittoresque ainsi qu’en témoignent les bordures
qui viennent d’être décrites. Or, parmi les artistes qui
firent des cartons de tapisseries pour des ateliers bruxellois
dans la première moitié du XVIe siècle, il convient de citer
Bernard Van Orley, Michel Coxcie, Pieter Coeck et Jean
Vermeyen. La manière de Bernard Van Orley dans ses dif-
férentes phases est aujourd’hui bien connue. Elle part de
la tradition brabançonne médiévale pour se rallier à la
Renaissance, ce qui ne l’empêche nullement dans la dernière
partie de sa carrière de subir la très forte influence
d’Albert Dürer. Quant à Michel Coxcie, surnommé le
Raphaël flamand, il est reconnaissable à une manière de
composer les scènes, de silhouetter surtout les personnages
à longue barbe et de présenter dans les bordures, des
figures allégoriques de grandes dimensions et d’un style
tout classique. A cet égard la tenture d’Abraham qu’on voit
à Hampton Court, dans le dépôt de la Couronne d’Espagne
et dans celui des anciennes collections impériales de Vienne,
nous fournit un exemple absolument démonstratif de la
façon de concevoir du maître. On ne peut guère penser à
Pieter Coecke dont les œuvres sont postérieures à celles
qui nous occupent et qui révèlent une tournure d’esprit
plutôt étrangère, tant pour les types que pour le décor des
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de les exécuter dans le délai de trois ans ». Le pape s’adres-
sait donc à l’interprète des Actes des Apôtres.
Pour ne pas avoir une extraction aussi célèbre, les deux
pièces de l’Histoire de David ont cependant une origine
des plus honorables, grâce à leur étroite parenté avec la
tenture de la Vie du Christ dont il vient d’être question.
C’est surtout dans la scène de l’Adoration des Bergers
que l’on constate les analogies les plus grandes avec les
deux épisodes de la vie de David qui nous occupent. Ceux-
ci nous semblent même supérieurs à plusieurs égards à cette
vie du Christ désignée aussi sous le nom de scuola nuova.
Il s’agit apparemment d’un romaniste des anciens Pays-
Bas, mais qui ne s’était pas dépouillé d’un certain goût
pour le pittoresque ainsi qu’en témoignent les bordures
qui viennent d’être décrites. Or, parmi les artistes qui
firent des cartons de tapisseries pour des ateliers bruxellois
dans la première moitié du XVIe siècle, il convient de citer
Bernard Van Orley, Michel Coxcie, Pieter Coeck et Jean
Vermeyen. La manière de Bernard Van Orley dans ses dif-
férentes phases est aujourd’hui bien connue. Elle part de
la tradition brabançonne médiévale pour se rallier à la
Renaissance, ce qui ne l’empêche nullement dans la dernière
partie de sa carrière de subir la très forte influence
d’Albert Dürer. Quant à Michel Coxcie, surnommé le
Raphaël flamand, il est reconnaissable à une manière de
composer les scènes, de silhouetter surtout les personnages
à longue barbe et de présenter dans les bordures, des
figures allégoriques de grandes dimensions et d’un style
tout classique. A cet égard la tenture d’Abraham qu’on voit
à Hampton Court, dans le dépôt de la Couronne d’Espagne
et dans celui des anciennes collections impériales de Vienne,
nous fournit un exemple absolument démonstratif de la
façon de concevoir du maître. On ne peut guère penser à
Pieter Coecke dont les œuvres sont postérieures à celles
qui nous occupent et qui révèlent une tournure d’esprit
plutôt étrangère, tant pour les types que pour le décor des