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Hulin de Loo, Georges [Honoree]
Mélanges Hulin de Loo — Bruxelles [u.a.], 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0173

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MÉLANGES HULIN DE LOO

(n° 1888 et s) Un tableau en deux histoires, dit l’abbé.
L’œuvre de Madrid est un triptyque, c’est-à-dire trois
tableaux, et, avec la meilleure volonté, il est impossible de
n’y trouver que deux histoires. S’il fallait compter les
sujets différents, on en trouverait dix-sep t ou même vingt-
trois; les sept sacrements, les six scènes de la vie du
Christ, l’avers et le revers des deux volets avec leurs épi-
sodes dans l’arcade.Quant à Memlinc, il a peut-être peint
le cadre, mais dans l’œuvre même, rien ne rappelle son
talent tendre et distingué. Tout cela reste terriblement
obscur.
Qu’est devenu ce retable de Cambrai? Ceux qui l’iden-
tifient avec celui du Prado, devraient bien expliquer
comment il est venu de Cambrai au couvent de Los Angeles
de Madrid, d’où il fut enlevé en 1836. Waagen le recon-
naissait en toute certitude, comme un ouvrage de Roger.
Malgré une affirmation aussi catégorique, je doute
beaucoup.
Certes, l’œuvre renferme toute une série de figures et
de détails copiés de Roger, mais le copiste n’a pas même
compris ce qu’il copiait. Il a d’abord supprimé maladroi-
tement l’unité de la scène, disposant les six sacrements
dans des ornements architecturaux et les compliquant, sur
d’iautres ornements, de six scènes de la vie du Christ. Que
peut-il rester dans ces conditions de ce qu ’a voulu et réalisé
Roger pour l’évêque Chevrot? Ce n’est plus qu’un corps
sans âme.
L’exécution est moins soignée et la couleur a des bruta-
lités inconnues de Roger. Au reste, personne ne défend
plus, tout au moins, les figures anguleuses et grimaçantes
qui sont en grisaille sur l’extérieur des volets. Quant à
l’intérieur de ceux-ci, représentant VExpulsion d’Adam et
Eve du paradis, et le Jugement dernier, ils sont faits,
également, d’emprunts aux autres œuvres de Roger.
Si nous sommes en présence du retable de Cambrai, il
faudrait en conclure — ce à quoi je répugne quant à moi —
qne Roger s’est conduit vis-à-vis de l’abbé avec une peu
 
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